Évaluation '''Fedora Core'''
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Introduction
J'ai commencé à utiliser Fedora Core au printemps de 2005. À l'époque je cherchais une distribution solide et bien documentée pour monter mon premier système MythTV pour le salon. Depuis cette époque, les quatre ordinateurs de la maison sont configurés en dual-boot (Fedora et Windows XP) et ma conjointe et moi utilisons Fedora pour 90% de notre utilisation de l'ordinateur et pour l'ensemble de nos besoins multimédias (télévision, musique, DVD, radios Internet).
Installation
À l'instar d'OpenSuse, Fedora Core est une distribution costaude. Elle est publiée en 5 cédéroms (6 pour l'architecture PPC) ou un DVD. La version la plus récente de la distribution (Fedora Core 6, publiée en octobre 2006) est disponible pour les architectures suivantes: x86 (incluant le SMP et les Mac Intel), x86_64 (AMD) et ppc (Mac G3, G4 et G5) et peut être téléchargée via le web ou par BitTorrent (le DVD d'installation n'est disponible que par BT).
Cependant, le téléchargement de l'ensemble de la distribution n'est pas strictement nécessaire. Les personnes qui disposent d'une connexion à haut débit voudront sans doute essayer l'installation via http ou ftp qui est particulièrement avantageuse après la sortie d'une version majeure, compte tenu du caractère particulièrement périssable de cette distribution. D'autres options d'installation sont également disponibles pour les personnes qui gèrent plusieurs ordinateurs: installation via NFS ou Samba (en utilisant les images .iso ou des paquets rpm) ou Kickstart. Afin d'avoir accès à ces différentes options, l'utilisateur tapera linux askmethod au démarrage avec le CD 1.
Le système d'installation graphique Anaconda est d'une simplicité exemplaire. Le système pose quelques questions, configure l'interface réseau, le moniteur, la carte graphique et la carte de son et offre différentes possibilités de partitionnement, y compris la création d'un LVM pour le système de fichier /, ce qui est controversé dans certains milieux. Moi-même j'utilise des points de montage distincts pour / /boot et /home. Ce dernier point de montage est particulièrement important dans le cas de FC, dans la mesure où l'administrateur du système devra probablement installer une nouvelle version dans les 18 prochains mois. Le gestionnaire graphique par défaut peut également être choisi dès le démarrage: GNOME est installé par défaut, mais les versions les plus récentes de KDE et de XFCE sont également disponibles sur les supports d'installation.
Anaconda donne aussi accès à la configuration du pare-feu iptables et à celle de SELinux. L'utilisateur débutant (en particulier dans un environnement domestique) voudra peut-être désactiver SELinux, qui, même s'il procure des avantages indéniables en matière de sécurité, est en ce moment assez compliqué à faire fonctionner correctement.
Stabilité, Vitesse
Le système répond correctement sous Fedora Core. Il est nécessaire de stopper certains services installés par défaut, ce qui est relativement facile avec les outils comme les commandes service et chkconfig ou l'outil graphique system-config-services qui est très simple d'utilisation.
Gestionnaire de paquets
Pour des raisons historiques, Fedora utilise les paquets rpm (RedHat Package Manager), qui sont aussi utilisés par plusieurs autres distributions (comme SuSE ou Mandriva). Le gestionnaire de paquets yum (Yellow dog Updater, Modified) utilisé par défaut depuis FC4 est mature, même s'il semble un peu plus lent qu'apt, qu'on retrouve dans le monde Debian. Cependant, il fait un bon travail de résolution des dépendances, en plus d'installer les modules en fonction de la version du noyau qui est installée.
Les paquets pour Fedora Core sont pour le moment séparés en deux groupes: Core (gérée principalement par des employés de Red Hat) et Extras (gérée par la communauté). Cette distinction disparaîtra lors de la sortie de Fedora 7, au printemps 2007. Compte tenu du fait que Fedora est une distribution américaine soumise au DCMA, se targue d'être une distribution "propre", ne contenant aucune librairie ou logiciel qui n'est pas librement distribuable. Cette attitude légitime n'est pas sans causer des problèmes aux utilisateurs de FC qui désirent utiliser des pilotes logiciels propriétaires (en particulier dans le domaine des cartes vidéo), du support wifi ou des codecs multimédia.
Il existe deux groupes concurrents (et mutuellement incompatibles) qui offrent ce type de paquets :
* livna * RPMforge qui est une coalition de plusieurs dépôts
Le choix d'un ou de l'autre groupe est laissé à la discrétion de l'utilisateur. La communauté francophone de Fedora semble préférer pour Livna, mais d'autres groupes (comme les utilisateurs de MythTV) ne jurent que par RPMforge. Le choix final se fera en fonction de certains paquets, qui ne sont disponibles que sur l'un ou l'autre des dépôts.
Il est très rare qu'un problème de conflit de dépendances se produise dans le cadre d'une utilisation normale, à deux conditions:
* ne pas faire des installations en utilisant des switches comme --nodeps * utiliser l'une ou l'autre des familles de dépôts communautaires (livna ou RPMforge), mais pas les deux.
Apparence / Language / Claviers
Évaluation du thème par défaut Facilité de modification des thèmes Gestion des langues Configuration du clavier
Outils de Gestion du système
Configuration de l'ordinateur usuel (nom de l'ordinateur, création des utilisateurs) Configuration de serveur (Samba, FTP, HTTP) Configuration d'outils externes (Pare-feu)
Sécurité
Comment la distribution gère la sécurité?
Conclusion / Note globale
Fedora est une distribution flexible et à la fine pointe ce qui la rend parfaite pour les «power users». Bien qu'elle ne soit pas aussi simple à gérer que d'autres, la multitude des outils de configuration, le support du matériel récent et l'abondance des paquetages binaires représentent des avantages évidents. Par contre, la durée de vie limitée de chaque édition et le caractère un peu expérimental de Fedora nécessite des mises à jour fréquentes et une réinstallation annuelle.
Pour cette raison, Fedora mérite une note de 7/10.
Claude Boucher