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Re: Il faut que Linux-Quebec existe!




> À mon avis, les gens hésitent à se porter volontaires parce qu'ils
manquent
> de confiance en eux. Il existe peu de formations abordables sur Linux (qui
> est un sujet très large, en fait), et la majorité ont appris sur le tas.
>Ils ne peuvent pas dire "j'ai fait un bac Linux", et rares sont les
certifiés
> RedHat.

Au sujet des formations abordables, disons d'abord que ce n'est pas parce
qu'on t'escroque mieux, que tu apprendras nécessairement plus. J'ai plutôt
l'impression que c'est le contraire.

Quant à la formation sur Linux dans nos universités, il est possible qu'elle
soit déficiente. Pour avoir consulté le contenu de cours d'un certain prof
de l'UdeM, j'ai eu l'impression qu'on en était à chercher les plus fins
algorithmes pour enfin résoudre la quadrature du cercle. À l'ETS, ça semble
plus sérieux, mais, comme l'indique le nom de l'école, on est plus axé sur
la technologie et la production industrielle. J'ai l'impression que la
partie informatique a un biais vraiment appliqué. Ce n'est sans doute pas la
plus sotte façon d'apprendre, mais je me demande si c'est la façon de
devenir administrateur de système, par exemple.

Richard Bellavance, dont j'ai déjà parlé, a étudié Unix à l'Université de
Sherbrooke. Son passage à Linux ne semble pas lui avoir causé trop de
problèmes : ) Si tu lis ses réponses dans les archives de L-Q, tu verras que
ses petites deux ou trois lignes mettent assez souvent fin à des
questionnements qui perduraient. Je sais aussi qu'Enter-net se sert aussi de
quelques serveurs Linux. Je ne connais pas la part de l'université et celle
de l'étudiant dans ce résultat probant, mais je suppose que Sherbrooke doit
donner un cours qui se tient. Ce serait intéressant d'avoir l'opinion des
étudiants à ce sujet.

En conclusion, il est certain que la formation sur Linux bénéficie de peu de
soutien de la part de l'État. Je ne considère vraiment pas les cours à 20$
l'heure de Savoir-Taire et du Collège Rosemont comme une contribution
valable. Nous aurions une organisation pour faire valoir notre point de vue
auprès des universités et du gouvernement, que ce ne serait pas une mauvaise
chose.

Au sujet de la confianc en soi, je pense que les gens veulent en savoir trop
avant de se mouiller.

Quand on fait une démo, il n'est pas nécessaire de savoir répondre à toutes
les questions qui n'ont qu'un rapport indirect avec l'exposé. Si tu prétends
installer un desktop Debian, bien il faut que ton desktop fonctionne
inpeccablement. Point. Si certains ont des questions sur Debian en tant que
serveur, ils peuvent toujours les poser, mais ce n'est pas nécessairement à
toi de répondre. Personne ne pourra jamais répondre à toutes les questions
sur Linux parce que l'informatique sert dans trop de domaines.

Et c'est ça qui fait que les gens craignent souvent de donner des
conférences. Avant de dire le premier mot sur l'installation d'un desktop,
il leur faudrait presque une maîtrise. Ils ont peur de ne pas avoir la
réponse ou de se faire reprendre. Moi, je trouve que c'est une très mauvaise
attitude que nourrit la communauté Linux avec ce professionnalisme exacerbé.
Il n'y a pas de meilleur professeur que celui qui n'est qu'un pas en avant
de ses élèves. Ainsi, il se souvient bien des problèmes qu'il a lui-même
rencontrés et des solutions qu'il a trouvées. Il s'intéresse et apprend des
travaux de ses élèves.

Pour qu'un prof très savant dans sa matière puisse enseigner à des
débutants, il faut qu'il soit un excellent pédagogue, qu'il ait, comme le
Petit Poucet, laissé de petites pierres blanches tout au long de
cheminement. Rares sont les gens qui parviennent à bien développer cette
attitude. Le résultat, c'est qu'on a des gens qui apprennent seuls pendant
trop longtemps et qui, rendus au bout de leur cheminement, n'ont plus envie
de recommencer avec des débutants. Là encore, une organisation pourrait
aider à disciper ce malentendu.

J'espère que tu comprends bien ce que je dis ici, parce que ton approche
constitue l'illustration parfaite du phénomène. Je t'ai vu travailler. J'ai
vu comment, devant un problème que tu ne peux résoudre, tu t'arrêtes un peu
pour penser au lieu de pitonner n'importe quoi. Tu as la bonne attitude et
il semble que Slackware t'ait donné une bonne connaissance de base du
système. Ça ne te prend pas trop de temps pour trouver la commande qui va te
sortir du trou.

D'autre part, ça ne fait pas vingt ans que tu joues avec Linux: il y a vingt
ans, tu étais encore aux couches. Alors, il est normal que tu ne connaisses
pas tout. Quand tu me dis que tu veux étudier à fond le fonctionnement de
apt-get et des packages, le système de fichier et tout le pataclan avant
d'installer un desktop, je trouve que tu fouilles trop(1). Tu vas tellement
fouiller, tellement te fixer toujours de nouveaux horizons, qu'à la fin, tu
auras perdu le fil.

(1) Demande à ta blonde si ce que je te dis-là, ce n'est pas toi tout
craché.

Ton installation de Slackware à l'Installfest a été un bon pas en avant,
mais il faut continuer dans cette direction: se fixer un objectif, faire la
démo, se fixer un autre objectif. Faire la démo, ça fait aussi partie du
processus d'apprentissage. C'est comme je disais: tu montes un desktop, puis
ipchains, samba, serveurs mail, news, ssh, etc. Il ne sert à rien de se
faire des montagnes avec ce qu'il y a à venir, il faut se mesurer au petit
tas de terre devant soi.

C'est un peu ridicule de devoir raconter tout ça. On aurait un groupe qui
fonctionne que, sans dire un seul mot, on constaterait l'évidence.

> Je ne crois pas que ce soit par manque d'intérêt qu'ils hésitent à se
> proposer comme conférenciers.

Je sais. Ils voient des montagnes devant eux.

> > Nicolas est en train d'écrire sur l'installation de Debian, mais le côté
> > fax l'embête un peu. Mais Hugo Villeneuve travaille chez FaxMate, alors,
je
> > suppose que le fax ne lui pose pas trop de problèmes.
>
> Je n'ai jamais envoyé de Fax sous Linux... et la dernière fois que j'en ai
eu
> besoin, c'était il y a au moins trois ans. J'utilisais alors Windows.

Je n'en ai pas souvent besoin moi non plus, mais c'est parfois commode. Par
exemple, je vais en avoir besoin aujourd'hui pour recevoir un formulaire RMA
pour faire réparer un appareil.

> Ayant constaté l'intérêt pour une réelle organisation de Linux-Québec, je
> propose qu'on s'entende pour organiser une première réunion, qui
> rassemblerait tous les intéressés (les "administrateurs" de Linux-Québec
> actuels sont les bienvenus), et qui aurait pour but de définir de quoi
serait
> composé le CA, quelles seraient les tâches de chaque "poste",

Tout ça, c'est pas mal défini d'avance. Actuellement, on n'a pas besoin d'un
CA de 12 membres: tout le monde en ferait partie. Un comité exécutif
suffira. Normalement, le président, c'est le grand boss. Quand le Comdex
appelle, c'est lui qui répond. C'est à lui qu'on soumet les projets et qui
voit à leur bonne exécution. Le vice-président l'épaule dans sa tâche et le
remplace lorsqu'il est absent ou malade. Le secrétaire convoque les gens aux
assemblées, prend les notes lors des assemblées, rédige éventuellement un
bulletin. Le trésorier veille à la comptabilité. Au début, sa tâche se
résumera à peu de choses, mais c'est un rôle important. Quant à moi, ce
n'est pas un poste honoriqfique. Je verrais d'un bon oeil qu'un comptable
occupe ce poste.

Ça suffira pour le début. On verra plus tard si on a besoin d'un CA au
complet, puis d'une direction séparée du CA, mais ça, ce n'est certainement
pas pour demain. Comme je l'ai dit, il ne faut pas se faire inutilement de
montagnes avec le futur. Les problèmes qui se présentent ne sont souvent pas
ceux auxquels on avait pensé, des solutions surgissent dont on n'avait pas
l'ombre d'une idée.

Il faudra écrire des règlements de régie interne. Encore une fois, ce ne
sera pas trop compliqué. J'ai participé à la rédaction de ceux de CAM et je
pourrai m'en servir comme modèle pour en rédiger de beaucoup plus simples
pour les soumettre à l'assemblée. Tu sais, c'est dans le genre «Linux-Québec
(ou Montréal ou Linux-Tonton) a pour objectif de promouvoir Linux. Comité
exécutif de quatre membres, mandat de deux ans, moitié de l'exécutuf
renouvelé à tous les ans lors de l'assembée annuelle, etc. De toute façon,
nous ne sommes pas prêts à demander des lettres patentes, on aura le temps
de revoir.

>Étant donné que le temps de fêtes
> approche à grands pas, je propose que cette première réunion se tienne en
> janvier prochain.

Et, en janvier, ce qui approchera à grand pas, ce sera la reprise de la
session. Il y a toujours quelque chose qui approche à grands pas. Samedi, le
8 décembre, c'est dans dix jours et personne ne sera encore parti pour les
vacances de Noël. Ça laisse amplement le temps de savoir si nous sommes plus
que trois intéressés et de réserver une salle pour la réunion. Les vacances
de Noël permettront de mettre les premiers projets sur pied et il se passera
déjà quelque chose en janvier. À trop procrastiner, on perd le goût de
l'action.

> Je ne suis pas expert en rédaction "d'ordres du jour", mais je peux bien
> essayer de rédiger un brouillon que je rendrais public bien avant la
réunion,
> pour laisser à tout le monde le temps d'y ajouter ce qu'ils veulent.

Je ne pense pas que ce soit si compliqué. Il n'y a qu'à dire qu'on se réunit
pour former une association et qu'on étudiera et votera des règlements. On
discutera de projets. Chacun fera part de ses compétences et dira quelle
participation il compte offrir.

Par contre, si tu veux jouer le rôle de secrétaire, ce serait bien que tu
contactes les gens qui pourraient être intéressés, entre autre, ceux que je
nommais dans mon dernier message, Cyril aussi, et tous ceux dont les noms te
seront suggérés. Il faudrait mettre un message sur annonces, un autre sur
videotron.general, trouver quelqu'un pour en mettre un chez Sympatico.

Avant tout, il faut savoir s'il y a des intéressés.

GP