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Re: qui a dit réalisme?
- To: Alain Vicet <>
- Subject: Re: qui a dit réalisme?
- From: Fabien Ninoles <>
- Date: Tue, 25 Jul 2000 00:31:40 -0400
-
In-reply-to: <[email protected]>
On Thu, Jun 01, 2000 at 11:33:14PM +0200, Alain Vicet wrote:
>
> >Oups, j'oubliais les DVD. Il est évident que Microsoft aura toujours
> >tous les drivers et l'encodage pour les DVD, les jeux, la télévision
> >numérique, le montage vidéo et tout ce que vous voudrez, bien avant
> >Linux: ils n'ont pas besoin de fouiller les fonds des containers, eux
>
> Il y a encore 1 ou 2 ans, la plupart des drivers étaient développés par la
> communauté Linux. Ce n'est plus le cas maintenant, par exemple pour les cartes
> vidéo, la plupart des fabriquants livrent avec leurs nouvelles cartes les
> drivers pour Linux, ceux-ci sont immédiatement intégrés au nouveau noyau Linux.
> Pour le codage des DVD ROM, l'éditeur américain InterVideo, vends à bas prix
> (30$), une licence de décodage des DVD-ROM pour Linux.
C'est effectivement une question de choix: certains standards sont libres, d'autres
pas. Certains naissent libres, d'autres le deviennent, et rarement le contraire.
Des exemples? I2O demandait anciennement un NDA (et quelques k $US) pour connaître
les specs. Maintenant, le standard est ouvert (afin que plus de gens l'adoptent)
et sont développement sous Linux est supporté par IBM.
Un autre example? La plupart des standards W3C apparaissent sur du logiciel libre
avant les autres. Que ce soit les CSS (sur gnuscape, le browser web de (X)Emacs),
le support XML/DOM (Mozilla), le support PNG/MNG (Mozilla), etc., le modèle permet
d'intégrer rapidement ces technologies sans attendre le lancement de la prochaine
sortie de IE.
Bien sûr, il y a d'autres examples du contraire: formats propriétaires, standards
fermés, extensions propriétaires ou spécifications non-respectées, elles sont
nombreuses. Mon seul conseil: éviter de telles avenues. Elles sont coûteuses à la
longue, représentent une charge de travail supplémentaire pour la maintenance et
leur support à long terme est loin d'être garantie (comme pour toute solution
propriétaire). Plusieurs excellents logiciels ont ainsi disparus du marché simplement
parce que la compagnie qui les maintenaient a fait faillite. Que de gaspillage!
Personnellement, ce furent là les premières raisons de mon abandon du monde de
MS, abandon qui me permit de découvrir Linux et les Logiciels Libres. Maintenant,
mes raisons sont plus philosophiques/éthiques mais ces raisons là tiennent toujours.
>
> >Après tout, n'est-il pas normal que les compagnies qui contribuent
> >au développement de l'infrastucture informatique de la société
> >contemporaine adoptent des moyens pour protéger leurs droits?
>
> Pour protéger leurs droits, les compagnies interdisent le «reverse engineer»
> Lorsque tu achetes une automobile, tu as la liberté d'ouvrir ton capot ou de
> démonter ton moteur, alors pourquoi pas avec Windows 2000 ?
Mauvais exemple ici: le reverse engineer est interdit pour empêcher la reproduction
du logiciel, activité beaucoup plus aisée dans le monde de l'informatique que
dans celui de l'automobile. Par contre, les avantages de pouvoir "ouvrir le moteur"
d'un logiciel sont les mêmes que pour une automobile: on ne se retrouve pas pris
avec un seul fournisseur de services capable de réparer la bagnole et, avec un
peu de connaissances et les outils nécessaires, ont peu même le faire soi-même!
>
> Le "modèle de propriété" n'a pas de sens lorsque l'on parle de logiciel. Pour
> étayer cette affirmation, voici un extrait «droit de l'homme à l'information»
> de Georg C.F. Greve :
>
> L'industrie logicielle utilise l'ancien modèle commercial qui consiste a
> concevoir un produit, le produire et le vendre. La production à la chaine
> laisse peu de place au goût individuel; autrement les coût exploseraient. C'est
> la raison pour laquelle les produits sont conçus pour aller le mieux possible à
> une personne moyenne qui souvent n'existe même pas dans le réalité. Après c'est
> au vendeur de convaincre tout le monde que le produit est fait spécialement
> pour eux et qu'ils devraient l'acheter car il les rendra heureux.
>
> Ce modèle commercial a été transféré sans autre forme de procès à l'industrie
> logicielle. On crée des piles de bit et d'octets qui sont vendues au
> consommateur en suggérant que la possession de cette pile résoudra tous les
> problèmes La vraie raison de ce concept, la production à la chaine, n'existe
> cependant pas dans l'espace virtuel du logiciel. Le logiciel peut être adapté
> au consmmateur mieux aue n'importe quel autre produit. Il est cependant enfermé
> dans des habitudes de comportement dont la nécessité a disparu depuis
> longtemps.
>
> C'est la raison pour laquelle le modèle du logiciel libre se concentre sur la
> solution du problème plutot que sur la possession de la solution. Et c'est pour
> cette raison que la discussion des droits de propriété n'a pas lieu d'être. Pour
> le consommateur, peu importe que le logiciel soir sa propriété, tant que son
> problème est résolu.
>
> En fait, c'est préférable pour le consommateur que le logiciel n'appartienne à
> personne : ni à lui, ni à la société qui lui a fourni. La valeur du logiciel
> est déterminé par la maintenance qui en est faite. Sans ce service, le logiciel
> perd rapidement sont utilité. Avec un logiciel propriétaire, l'utilisateur
> achète rarement le logiciel lui-meme, mais plutot le droit d'acheter une
> version spécifique. Mais bien entendu cette version est statique et son
> utilisation se dégrade rapidement. Le consommateur doit alors acheter
> rapidement une nouvelle version, que le développement aille dans une direction
> qui l'aide - ou pas ! De plus le consommateur entre dans une dépendance
> dangereuse. En choisissant un certain produit propriétaire, le succès de
> l'entreprise du consommateur est lié au succès du fournisseur de logiciel, meme
> si souvent, ce n'est pas évident.
>
> Seul le logiciel libre garanti au consommateur la sécurité de son succès en le
> rendant indépendant du vendeur de logiciel. De plus, le développement du
> logiciel peut etre influencé de plusieurs manières afin de lui faire rencontrer
> les besoins futurs.
J'ai déjà lu cet article et je n'ai pas aimé certains aspects (je fais
mon GIPE ici, pardonnez-moi!). Il tient en compte que le consommateur
doit toujours avoir la dernière version du jour et que l'utilisation
d'un logiciel se "dégrade" rapidement. C'est selon moi tout faux. Le
besoin d'être à jour est artificiel et créé par les groupes marketting
et certaines pratiques lamentables de certains fabricants de logiciels.
Le meilleur exemple est sans doute la mise-à-jour entre deux versions
de Words. Très peu de gens le font pour les nouvelles "features" qui ne
seront probablement pas utilisés comme plus de 80% (chiffres approx.)
des fonctionnalités de Words. Le principal bénifice retiré d'une mise
à jour est le support des documents produits par la nouvelle version,
un bénifice très douteux! Et ce, même si le nouveau document n'utilise
aucune des nouvelles fonctionnnalités. C'est donc par pure paresse ou
irrespect du consommateur que MS impose cette pratique à ces clients.
Ils économisent ainsi sur les coûts d'un design approprié, et s'assurent
du même coût une "adoption" rapide et assurée de la nouvelle version.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, de telles pratiques me répugnent.
Mais ça n'a pas grand chose à voir avec Linux. Dans le fond, ce qui est
extraordinaire, ce n'est pas qu'un logiciel propriétaire soit moins bon qu'un
logiciel gratuit, c'est que les gens payent (cher!) pour un tel logiciel.
>
>
> >On a beau ne pas avoir de parti-pris, il faut demeurer réaliste. La
> >madame coloc a bien raison d'être contente avec ce produit
> >d'avant-garde que constitue Windows 2000.
>
> Je n'ai aucun parti pris, j'ai 10 ans d'expérience, en tant que développeur,
> j'ai cotoyé Windows pendant plusieurs années puis par curiosité Linux. Je suis
> désolé, mais Windows 2000, n'a rien d'un système d'avant garde, bien au
> contraire, il appartient au passé et son déclin est inévitable (comme d'autres
> OS ont disparu avant lui, DOS, VMS, ...). Pour preuve, Linux est opérationnel
> sur la prochaine génération de processeur 64 bits d'Intel (merced) depuis 2 ans
> (qui lui appartient bien au futur), on ne peut pas en dire autant de Windows
> 2000 !
Windows 2000 a quand même certains aspects avant-gardistes: sécurité ACL, Virtual
Directory, Architecture Noyau moderne (sorte de uKernel). Toutefois, ces aspects
sont très mal utilisés et de peu d'intérêt pour l'usager. De plus, tu ne semble
pas avoir saisi l'ironie des propos de la réplique. Notre GIPE national aime bien
prétendre que le simple fait d'apprécier et d'utiliser Windows 2000 est un acte
de haute trahison et de stupidité extrême. Je ne crois pas. Un simple usager peut
très bien apprécié d'utiliser un W2K correctement configuré qui roule bien et ne
plante pas (c'est toujours le cas les premiers mois puisque le système n'a pas
été touché par des mises à jour, ou des installations/retraits de logiciels...
c'est par la suite que ça se gâte...). Quant au port sur l'Itanium (vrai nom du
merced), il a été rendu possible par une équipe de développeurs sous NDA travaillant
pour HP et est donc plutôt hors-compétition. C'était donc seulement un excellent
moyen pour HP/Intel de donner rapidement un noyau de référence pour une puce qui
n'est pas encore sortie, chose impossible avec windows (MS n'aurait jamais voulu!).
Les développeurs de MS sont certainement entrain d'étudier le code avec attention
présentement.
>
> >Alors, revenons à la réalité et convenons que le système
> >d'exploitation de demain s'élaborera à partir de Windows 2000.
> >Entretemps, les enfants se seront bien amusés et les commenteurs
> >auront commenté sans aucun parti-pris.
>
> Linux ne sera peut-être pas le système du début du 3ème millénaire mais Windows
> aura été le système des années 90. C'est vrai que je suis un enfant qui s'amuse
> comme un petit fou avec l'OS Linux qui ne donne comme limitation que sa propre
> imagination
Effectivement, Linux est amusant. Il n'a pas de limite, pas de stupide
décision de marketting qui dit se qui doit être et se qui ne doit pas.
Tu peux installer le WM que tu veux, le système de paquets que tu
veux, la saveur que tu veux. Je peux utiliser Linux dans un appareil
gros comme ma poche fonctionnant qu'avec du java ou encore sur un gros
"cluster" de 128 noeuds à ma guise. C'est ça Linux, le choix et la
liberté de choisir.
Certains reprocheront le manque de cohérence, la dispersion et la
fragmentation (fork) dans le développement de Linux. Pourquoi? Linux
n'est pas un produit, c'est un phénomène. Des phénomènes mêmes. Et il
existe plusieurs saveurs de Linux: Rt-Linux, uCLinux, Linux pour ARM,
MIPS, PPC. Net-Linux ou One-Floppy Linux... Les choix sont nombreux pour
répondre à des besoins nombreux et des gens différents. Le plaisir dans
tout ça, c'est le partage. C'est que les gens qui utilisent Linux, peu
importe la saveur, peuvent échanger entre eux et s'entraider même s'ils
ne partagent le même environnement. Ce n'est donc pas une fragmentation
qu'il faut voir mais bien une véritable réutilisation du code pour des
résoudre des problèmes auxquels ont n'auraient jamais pensé en premier
lieu. Ainsi, il est possible d'échanger entre Sawfish et WindowMaker,
Gnome et KDE, RedHat et Debian, FreeBSD et Linux, voire même Windows
et Linux! Jamais rouler Gimp, XEmacs ou Vim sur Windows? C'était mes
éditeurs préférés quand je travaillais sur cette plateforme.
Alors, laissons parler les mauvaises langues qui croient que l'évolution
se fait sur un héritage unique. Seul la diversité assure la survie...
et le plaisir de choisir ses propres couleurs :)
>
>
> alain Vicet
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Fabien Niñoles / / [email protected]
Chevalier Servant de Sa Dame / / C15D FE9E BB35 F596 127F
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