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Re: La libre diffusion des connaissances



Gilles Pelletier wrote:
> 
> Juste avant de remettre ses lunettes rouges dans le fil LinTel, mon
> ami Fabiano Debianiski(1) suggérait que le monde allait de façon
> naturelle vers une plus grande diffusion des connaissances:
> 
> (1) Le «iski», c'est pour sa tirade: «L'argent, c'est la facon de
> compter d'un autre monde.» Hé! Même dans la communauté du Christ, il y
> en avait un qui s'occupait de la bourse. C'est vrai que c'était Juda
> ; )
> 
> > Aurait-on pense que l'imprimerie aurait ete aussi
> >benefique pour la societe si Gutenberg en aurait garde le secret? Les
> >metiers qui ont tente une telle approche n'ont pas su garder un tel
> >monopole meme si leur metier etait essentiel.
> 
> Alors, oublions pour un instant les nouveaux courants -- les Dupont et
> Monsanto qui cherchent à imposer leurs OGM urbi et orbi, et toutes ces
> compagnies, habituellement grassement subventionnées par l'État, qui
> voudraient bien garder les droits sur le génome humain -- et
> restons-en au savoir plus classique.
> 
> D'abord, il faut comprendre qu'il ne suffit pas que les données soient
> disponibles pour qu'il y ait un véritable accès à l'information. Il
> faut aussi rendre disponible la capacité de l'interpréter. La plupart
> du temps, des règles du jeu très importantes ne figurent nulle part. À
> la Bourse, puisqu'on en a beaucoup parlé récemment, combien de gens
> savent interpréter les documents soumis à la SEC? Pourtant, pour les
> grands financiers, ces documents sont aussi clairs que... du code pour
> un programmeur.
> 
> Comment se fait-il que les gouvernements, qui prétendent que tous
> doivent pouvoir jouer sur un pied d'égalité ne fassent pas un site
> pour énoncer les règles fondamentales? Quant à moi, je n'ai pas mené
> de recherche poussée dans le domaine, mais depuis quelques mois que je
> m'intéresse à la Bourse, je n'ai pas encore vu de lien vers un site
> qui m'expliquerait, par exemple, à partir de quelle valeur d'actions
> émises une compagnie doit s'incrire en Bourse, ou qui est exactement
> considéré comme un initié (insider), combien de temps ils doivent
> garder leurs actions après l'IPO, etc.
> 
> Comme l'accès à ces informations est limité, les gens jouent au pif.
> La plupart de ceux qui misent sur Red Hat ne savent même pas qu'il y a
> eu un split deux pour un juste avant l'introduction en Bourse. (Je me
> demande même si cette pratique n'est pas la grande mode.) Mais pour
> avoir accès aux règles et pratiques les plus fondamentales, il faut
> fouiller avec acharnement.
> 
> Mais n'allez jamais dire aux financiers que les documents fournis à la
> SEC ne sont pas clairs! Exactement comme les Linuxiens prétendent que
> les HOWTO sont d'une clarté absolue, ils vous diront qu'il est
> impossible de les écrire autrement.

"utilise la source" (Luke)

> Et qui n'a pas déjà parlé à des médecins qui prétendent ne rien
> pouvoir expliquer de la nature des maladies et des traitements
> appropriés? En médecine vétérinaire, c'est encore pire. Alors que bien
> des gens n'ont pas les moyens de faire traiter leurs animaux, il faut
> toujours passer par un vétérinaire, même pour administrer un
> vermifuge.
> 
> Je ne parlerai pas des avocats et de notre cher système de justice. Je
> pense qu'il est depuis longtemps admis qu'on l'a si bien tarabiscoté
> qu'on ne peut plus s'y retrouver à moins d'avoir passé des lustres à
> l'étudier.
> 
> Oh, oui! Les frands-maçons, les artisans... Allez seulement demander à
> un luthier où il prend les petits outils, les limes toutes fines, dont
> il se sert. Informez-vous auprès d'un fabricant de vélos comment
> aligner un cadre. (Remarquez que Dutil, pdg de Vélo Sport, qui
> fabrique aussi Mikado et Peugeot, ne semble pas l'avoir encore
> lui-même appris : ) Etc.
> 
> Pour des raisons relevant habituellement de la pure mesquinerie, les
> spécialistes gardent leurs petits secrets pour eux: ils préfèrent
> pêcher le poisson plutôt que de montrer à le pêcher. Ce n'est vraiment
> pas le contexte où on peut distribuer quelques poissons et en récolter
> de plains paniers. (Allusion à la multiplication des pains.)

Meme en cent ans, tu n'aurais pas le temps, pas le temps,
Meme en cent ans, tu n'aurais pas le temps, de couvrir
toute l'immensite de ce grans Univers.

> Idem pour Linux. On n'aide pas le débutant en le référant à des FAQ et
> des HOWTO auxquels il ne pige pas le premier mot. Cela a été dit et
> redit mille fois: losqu'il aborde Linux, le débutant a de la
> difficulté à saisir le début du fil d'Ariane. C'est pourquoi il
> faudrait commencer avec l'installation très simple d'un desktop et le
> guider petit à petit dans ce nouvel univers, puis lui faire découvrir,
> disons, les shell scripts, puis les scripts sed, awk ou Perl, les
> conditions -- if... then... -- les boucles, etc., puis les serveurs,
> les protocoles, etc.

Et oui, les debuts sont ardus.
Pour vous reconforter, le plus difficile se passe au debut.
Jusqu'a ce que vous passiez un point d'inflexion ou tout devient simple.

A ceci j'ajoute ma definition de l'informatique,
"Une suite infine d'operations stupides"

> Pour ceux qui savent déjà, la tâche peut sembler longue et
> fastidieuse, particulièrement quand, dans un monde où il y a tellement
> de détails à retenir, on s'est habitué à fonctionner par essais et
> tâtonnements. Là, il faut tout dire avec précision, dans le bon ordre,
> sans ajouter de détails superflus, mais en s'assurant qu'aucun élément
> nécessaire à la compréhension ne manque. C'est toute une discipline à
> acquérir!

Je cite Einstein, "Pourquoi retenir toute cette information, si je
peux me referrer a un livre"

> 
> Que Linux-Québec n'ait jamais tenté de produire un didacticiel pour
> amener les débutants à comprendre les bases du fonctionnement de
> Linux, témoigne, à mon humble avis, d'un manque d'attention aux vrais
> enjeux. Si tout le monde me dit que j'ai un vilain caractère, je veux
> bien l'admettre, mais qu'on se mette à ma place. Un débutant me dit
> qu'il aurait pu me faire une installation Debian dès ses premières
> semaines avec Linux alors qu'un expert prétend qu'il lui faudrait des
> mois. On me conseille d'écrire un didacticiel seul et, alors que rien
> n'a été fait d'autre part, on vient me dire, comme seul et unique
> commentaire, que je manque de pédagogie!
> 
> Enfin, le boutte du boutte, on me reproche de vouloir en garder «tous
> les droits». Faudrait-il que, contrairement à Torvalds, je laisse à
> chacun le droit de se servir du nom «Linux Express» pour en faire ce
> qu'il veut? Compte-t-on que, alors qu'il est publié sur l'internet
> dans une formule impliquant de nombreux liens html, je tirerai de mon
> didacticiel un profit extraordinaire en publiant un livre?

M. Linus Torvald admet qu'il ne possede les droits d'auteur que de
cinq a sept pourcent de Linux. Linux ne represente que trois pourcent
du code pout faire fonctionner un system Unix. Les systemes Unix
fete maintenant leur trentieme annee d'existence.  Il existe un jeux
qui donne une idee de comment ca marche, voir Civilization.

> Et si jamais je réussissais à un tirer un quelconque profit, est-ce
> que tous les gens qui m'assurent ici savoir écrire  ne comprennent pas
> le temps relatif qu'il faut pour faire une installation Debian et pour
> la décrire? Si une seule personne doit réunir par écrit les
> expériences de tout un chacun, ne devrait-elle pas avoir droit à une
> quelconque rémunération? Est-il normal que seuls les gens qui écrivent
> du code soient payés? Croit-on vraiment que si quelqu'un d'autre se
> dévouait corps et âme pour ce didacticiel, je voudrais le laisser
> crever de faim et me priver de ses services en ne partageant pas le
> pécule offert par... un éventuel généreux donateur qui ignorerait mes
> collaborateurs?
> 
> On croirait rêver! Est-ce que la réalité ne parle jamais d'elle-même?
> Le «legalese» n'ajoute-t-il pas parfois plus de problèmes qu'il n'en
> résoud? Qu'on aille lire les contrats de service de Altern.org et de
> Hotmail et qu'on me dise si Valentin Lacambre n'est pas aussi bien
> protégé par la réalité pure et simple que Microsoft par tout son
> legalese. Et quand on est rendu en Bourse avec linux, est-on bien sûr
> que l'esprit de la license GPL n'est un peu dénaturé? L'approche
> simple de Lacambre m'a beaucoup appris.
> 
> ---
> 
> D'autre part, il est certain que les compagnies Linux cotées en
> Bourse, qui prétendent se renflouer bientôt avec «le service» et dont
> les actionnaires tapent du pied en constatant que leurs actions au
> cours gonflé ne rapportent pas un sou, n'auront ni le temps, ni
> l'intérêt pour faire de la formation. En fait, la fuite en avant qu'a
> constitué leur introduction en Bourse, est une démonstration claire et
> nette de la faillite du modèle compagnie à capital-actions pour Linux.

La reference ce modele est une petite compagnie, il vende des services
et relativement tres peu de quincaillerie, relativement a leur
chiffre d'affaire, voir IBM.

> N'eut été de son entrée en Bourse, Red Hat, la plus prestigieuse des
> compagnies Linux, aurait depuis longtemps passé l'arme à gauche.

J'ai dit ci-dessus que la plus prestigieuse etait IBM.

> Or, voilà qu'un apport de 90 millions de dollars lui permet non seulement
> de survivre, mais de pousuivre son développement et de prendre de
> l'avance côté financement sur les autres compagnies, les forçant à
> leur tour à jouer le même jeu.

Faut etre capable de voir dix ans dans le futur, et comme personne
n'a 20/20, et bien il y a rendement a court terme et rendement a long terme.


> Comprend-t-on mieux maintenant que Bob Young admette que son héros est
> Bill Gates? Il est absolument incapable de concevoir un modèle
> économique autre que le capitaliste pur et dur où la faim justifie les
> moyens. Si les dollars vitement accumulés permettent de semer la
> concurrence, pourquoi pas la Bourse, malgré que les actionnaires
> impatients qui risquent de dicter l'orientation de la compagnie? À ce
> jeu-là, comment la compétence arrive-t-elle à prendre le dessus?
> (D'autre part, il est certain que le modèle ne doit pas déplaire non
> plus à Cowpland (Corel), Love (Caldera) et à plusieurs autres.)
> 
> Il fallait bien payer les employés, prétextait-on. Sauf qu'on aurait
> pu démarrer une coopérative plutôt qu'une compagnie à capital-actions,
> mais l'alternative, en autant que je sache, n'a jamais été envisagée.
> Avec de l'argent  amassé à la petite semaine à faire des contrats
> plutôt que tombé du ciel, le développement aurait été plus lent, mais
> plus sûr.
> 
> Est-ce que ces gens qui se regroupent ainsi sous la bannière des
> dollars, qui se promènent en BMW avec l'argent des actionnaires alors
> que la compagnie ne fait toujours aucun profit, parviendront à former
> une organisation durable? J'en doute plus qu'un peu, surtout si on
> regarde l'ennemi en face, Microsoft.
> 
> Car, n'en déplaise aux Linuxiens, s'il y a une chose étrangère à
> Microsoft, c'est bien la coexistence pacifique. Inévitablement, il
> faudra en venir à l'affrontement avec cette compagnie qui, elle, n'a
> été introduite en Bourse que parce que la loi l'y obligeait et non
> pour se remettre à flot.  Or, avec la license GPL, on ne peut battre
> Microsoft sur son propre terrain, Il faut définir un autre terrain où
> elle ne peut prendre pied.

Bon, je vais expliquer. Etant donne que le prix de la quincaillerie
informatique est en chute libre, il fesait du sens de vendre 100$US
un systeme d'exploitation pour un systeme de $2000.  Mais cela ne
fait plus de sens lorsque le systeme en vaut $500

> 
> En fait, le problème ici est exactement le même que chez CAM (voir
> http://altern.org/gipe/cam.html ). Au départ, la structure -- la
> license GPL dans le cas de Linux, le statut d'OSBL dans le cas de CAM
> -- est conçue pour un autre mode de fonctionnement que le capitalisme
> classique, mais, comme tout le monde semble avoir les yeux rivés sur
> ce seul modèle, on essaie de contourner tous les obstacles pour s'y
> adapter et on ne s'intéresse aucunement au mode de fontionnement
> propre à la structure, qui suppose la décentralisation des pouvoirs et
> l'implication de la base, une base qui pourra éventuellement apporter
> non seulement au point informatique, mais aux points de vue légal,
> économique... didactique, etc.
> 
> De toute évidence, le modèle communautaire -- OSBL ou coopératives --
> laisse spectique. On se rappelle les expériences folles de l'époque
> hippie, le débordement d'énergie qui n'a souvent abouti à rien. Mais
> on oublie peut-être trop facilement les résultats probants dans les
> domaines où les gens avaient un peu plus les pieds sur terre: dans
> l'agriculture, les pêcheries, les caisses populaires, etc.
> 
> Ce n'est pas la première fois qu'on prône une joyeuse anarchie, mais
> l'enthousiasme débordant ne donnera pas de meilleur résultats en
> s'orientant vers le capitalisme. Il faut apprendre à s'organiser en
> commençant par la base. Actuellement, la libre diffusion des
> connaissances ne me semble pas plus assurée dans le monde Linux que
> dans n'importe quel autre champ d'activité.
> 

Ce qui est sure, le systeme utilise pour le developement de Linux
a produit un logiciel de grande qualite en un temps relativement court
pour ce genre de produit.  Aucune autre facon de faire connu n'aurait
reussi cet exploit par un ordre de grandeur. Ce qui prend cinq ans
a ce developper dans une entreprise, en prend une dans le contexte
de Linux.  Autrement dit, si votre systeme est equivalent actuellement
a Linux dans deux ans vous aurez huit ans de retard, dans trois ans,
vous aurez douze ans de retard. "Rendez a Cesar, ce qui est a Cesar".

> GP
> --
> La Masse Critique
> http://altern.org/gipe
> Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.