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Pourquoi l'initiative .NET?



Eric S. Raymond entrevoit la fin prochaine de Microsoft parce que le
prix du hardware diminue et que celui du logiciel devient trop
important en comparaison:

ESR: I think Linux will become dominant before it is really ready
technically for the end users. And the reason I believe that is
because I now think that Microsoft monopoly is going to collapse for
other reasons in the near future. 

One of the reasons is that prices for hardware is steadily dropping.
This is a problem for Microsoft because their business model depends
on charging a fixed price for pre-installed Windows on a machine. As
hardware prices drop, that fixed price represents a larger portion of
the margins of the desktop OEMs. The desktop OEMs are going to reach
the point when prices drop to a certain level where they simply can't
make any money paying the Microsoft tax.

http://lwn.net/2000/features/ESR/
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Dis donc, dis donc! Ce qu'il nous en apprend des choses ce Raymond!
Ainsi Microsoft n'aurait pas vu venir la baisse du hardware! Pourtant,
il y a à peine deux ans, alors que Sun voulait lancer des «ordinateurs
à tête creuse» avec ses logiciels sur le net, qui disait que ça ne
servait à rien parce que le prix du hardware allait chuter, sinon
justement Microsoft. Il semble que nous ayons ici un prophète auquel
il faudrait ajouter un peu de mémoire. Et pour le futur, le projet
.NET, il ne voit pas à quoi ça ressemble?

Faisons une projection d'après les éléments dont on dispose. Microsoft
vient de fournir à Corel juste assez de fric pour éponger ses dettes
et survivre jusqu'à l'implantation de .NET. L'oncle Paul (Allan) s'est
lancé dans la fibre optique et l'oncle Bill dans les satellites à
basse altitude. (S'il peut les lancer avec les canons
électromagnétiques qui sont actuellement en développement au frais de
l'oncle Sam, ce sera le pactole! Par rapport aux lanceurs
traditionnels, le coût sera ridicule.) Et les deux mononcles se sont
lancés dans les banques d'image. Reste donc à savoir comment tout cela
va se lier. Est-ce tellement difficile à imaginer? On va tout
simplement jouer sur les deux tableaux.

Corel ne survivra pas ni dans le monde Linux, ni à compétitionner
Microsoft. Alors, on va expliquer à Burney que s'il veut faire suivre
une petite cure d'amaigrissement à ses logiciels, avec évidemment
l'aide financière de Microsoft, le .NET est l'avenue pour lui.
Microsoft va se faire un plaisir de les mettre sur ses serveurs
Windows 2005 et les mononcles vont les rendre disponibles à travers le
monde entier par leur réseau.

Si vous voulez faire du traitement de texte ou d'image, jouer à toutes
sortes de jeux, faire de la musique, monter des pages web, etc., il
n'y aura plus un sou à investir dans les logiciels. Tout sera
disponible sur le net pour quelques cents à chaque fois: le réseau(?),
le logiciel, les images, le son, tout!  Le bon vieux projet que Sun
avait lancé... en l'air, mais maintenant, avec tout toute
l'insfrastructure nécessaire, contenant comme contenu. 

Microsoft tentera de garder sa clientèle pour ses logiciels actuels,
pour les pros, en leur offrant bien sûr aussi l'accès au réseau. Corel
va être tellement noyé dans le fric Microsoft que les actionnaires
actuels ne seront plus qu'un egoutte d'eau dans la mer. Une goutte
fort heureuse, cela va de soi.

Grosso modo, c'est ce que je vois. Personne, même l'oncle Bill, ne
peut savoir exactement ce qui va se passer, mais, si j'avais à gager,
c'est là-dessus que je miserais.

Continuons avec l'interview de Raymond en espérant qu'il ne déprime
pas trop si Microsoft survit. Il serait mieux inspiré de craindre pour
Linux.


CL: Would you give an advice for people who might want to start an
open source project? 

ESR: Go hang out with your local Linux users' group. Meet the people,
soak up the culture, learn what they're doing, get involved in the
projects that are already established, learn the ropes there before
you launch a project yourself. In software development, most people
need to learn how to follow before they can lead.

Bah, tiens! Voilà un point où je suis d'accord avec l'évangéliste! Lui
non plus n'a pas l'air de croire que les choses se passent sur les
groupes de discussion!


CL: But do you agree that Unix has little codebase that can be reused,
and this is a problem? 

ESR: I think that the fact we have a codebase that we can get a lot of
reuse out of is a good thing, not a bad thing. Miguel is trying
something very gutsy. He's trying to move a substantial portion of the
Unix world from using the traditional sort of interface that depends
on text streams and piping and sockets to using a different kind of
interface like CORBA and interprocess message passing. The jury is
still out whether this is a good idea. Yes, GNOME is doing interesting
things, but there's a problem in that the GNOME style of linking
programs together is harder to understand, it's less transparent, it's
more complex. 

CL: I see Linux stocks dropping more... 

ESR: Well, yeah, the reason for that is pretty obvious. That is, that
Linux stocks got caught in the .com crash. To some extent, we were
lumped together in perception with a lot of companies that have
basically nothing but a concept and some fancy words. When the air
finally got out of the .com bubble, a lot of Linux stocks went down
with it. It had a very direct effect on VA. The reason we didn't make
our numbers last quarter is because some of the .com's that crashed
were our customers! We've lost 15 million dollars in handshake
contracts within the space of a week! 


Bullshit! Le .com crash a fait baisser NASDAQ d'approximativement 25%.
RHAT et LNUX sont à moins de 10% de leur sommet. Ça n'a pas marché
parce que ça ne pouvait pas marcher. Linux, c'est l'affaire des
vendeurs de hardware et des conseillers en gestion de réseau. Partir
des compagnies pour «vendre Linux», pour tenter de centraliser la
gestion de réseau autour de compagnies, c'est complètement ridicule. 

Tout ce qui compte, c'est ce qui peut être fait avec les compétences
qu'il y a à l'intérieur d'une compagnie. Si Red Hat peut mettre sur
pied un cluster pour Shell, il y a des sous pour Red Hat. Si Cobalt
peut vendre de petits serveurs faciles  à administrer, il y a des sous
pour Cobalt. (D'ailleurs, même si Cobalt a perdu des plumes, elle a
mieux traversé la tempête que Red Hat et VA Linux.)

Mais il pourra aussi arriver que des compagnies décident de gérer leur
système sans aide de l'extérieur. Je ne pense pas que Red Hat se mette
le nez tous les jours dans les 6 000 serveurs de Google. Il y a des
gens là-bas qui connaissent la chanson et qui se débrouillent
admirablement bien pour ne pas se compromettre dans un commerce
absurde. Je leur souhaite de faire des sous.

GP
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La Masse Critique
Les «non-lethal weapons»: de la science-fiction?
http://pages.infinit.net/mcrit/meilleur.html
Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.