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Re: Moi, je vire Quenouille!
- To:
- Subject: Re: Moi, je vire Quenouille!
- From: Nicolas Marchildon <>
- Date: Sun, 2 Dec 2001 14:41:01 -0500 (EST)
-
In-reply-to: <[email protected]>
Console Cowboy écrivait/wrote:
(snip)
> Je pourrais m'arrêter là, mais puisque que c'est un dimanche matin pluvieux
> et que je n'ai _vraiment_ rien de mieux à faire, je vais en profiter pour
> exprimer mes opinions sur quelques
> sujets épineux.
>
> *Sur la nécéssité de revitaliser LQ en créant une structure
> formelle :
>
> Je respecte que des gens y consacre de l'énergie si ça leur
> plaît, mais c'est loin d'être la façon la plus productive de
> promouvoir Linux selon moi. La gestion d'un organisation
> formelle (une corporation, un OBNL, whatever) constitue
> un "overhead" important, autant financier que logistique.
D'abord, personne n'a exprimé d'opinion très positif et ferme sur le fait que
LQ devrait devenir un OBNL. Aux dernières nouvelles, il s'agissait seulement
de former un comité exécutif, avec un président pour répondre au téléphone
(si jamais quelqu'un voulais s'addresser à nous), un vice-président, un
secrétaire, et un trésorier.
> Le temps (et l'argent) consacré à la rédaction des status, au
> démarche d'incorporation, à l'organisation de l'assemblé de
> fondation, à l'élection du CA, à la rédaction, lecture et
> adoption d'ordre du jour et de procès-verbal, de tenue de livre
> comptable, de gestion du membership (production de la carte,
> gestion de liste, rappel de renouvellement, etc.),
> d'organisation d'AGA, d'organisation de campagne de financement
> (épuisante), de rédaction de demande de subvention, de
> production d'états financiers vérifié et quoi d'autre encore, ne
> pourrait-il pas être mis à meilleur profit en s'occupant de la
> mission première (la promotion de Linux, ou quoi que ce soit
> d'autre) ?
Retire 60% de ce que tu viens d'exposer, et ça décrit bien ce qu'on a
l'intention de faire.
Je ne vois dans tes propos aucun appel à une action concrète pour "la
promotion de Linux". La formation informelle que tu privillégies est un
véritable flop, pour Linux-Québec. Du moins, c'est ce qu'on peu constater
actuellement.
> J'ai été coordonnateur (titre pompeux pour désigner la personne
> effectuant 90% du travail) d'un OBNL pendant trois ans, tout en
> m'impliquant dans d'autres organismes (l'autre 10%). Par
> expérience, je peut dire que 50% du temps et de l'énergie des
> bénévoles qui s'implique est perdu dans l' "overhead". Je peut-
> tu vous dire que je fait une écoeurantite aigüe de quorum et
> autre tataouinage administratif ?
Rien ne t'oblige à faire partie du comité exécutif. On t'enverra les résumés
des discutions, et tu n'auras qu'à te joindre un des embryons d'équipe qui
auront été formés lors de la réunion, pour différents projets.
> En ce qui me concerne, les organisations informelles ont le
> potentiel d'être beaucoup plus productive. Évidemment, ont peut
> pas appliquer ce modèle à tout les organismes. En particulier,
> ceux qui ont besoin de subventions ou d'une assurance-responsabilité n'ont
> pas le choix. Mais pour un LUG ? Come on, comme si j'allais allez perdre
> un soir par mois à me taper les
> adoptions des procès-verbaux et appobation des dépenses.
Bien sûr, jamais nous n'oserions parler de projets concrets à de telles
réunions!
> * Sur la possibilité qu'un LQ incorporé puisse demander des
> subventions :
> C'est un fantasme persistent pour marco que de croire que LQ
> pourrait recevoir des subventions pour payer le photocopies et
> autres menu dépenses.
Justement, si marco est un excellent diplomate capable d'amener des sommes
significatives pour faire avancer un petit projet ciblé, ou un grand projet
comme celui d'une distribution, pourquoi tentes-tu de le décourager?
Je ne suis pas non plus de ceux qui croient que LQ pourraît, à court terme,
aller chercher du financement. Commencons par se regrouper en quelque chose
de formel, accomplir quelques réalisations, prouver qu'on est sérieux, que
notre situation est stable à long terme, et on verra bien ce qu'on peut
obtenir par la suite.
> (snip)
> En ce qui me concerne, je debourserais
> volontier le 10$ de photocopies que coûterait la promotion d'une
> activité que j'aurais organisé (sans compter qu'il est très
> facile d'avoir ses photocopies gratis).
Je connais très peu de gens qui, dans leur temps libres, décident
soudainement d'organiser un projet de promotion de Linux, et qui vont
jusqu'au bout. Toi qui personnalises des distributions, qu'as-tu déjà fait de
pareil?
> Et il serait amplement
> suffisant de passer le chapeau pour couvrir les dépenses d'une
> organisation informelle.
J'appuie fortement cette proposition.
> * Sur l'adage selon lequel "Linux, pour moi, c'est de la
> politique" :
Peu importe ce que c'est, je crois qu'on sentend tous que Linux vaut la peine
d'être connu, et a avantage à être connu. Car ce sont ses utilisateurs qui
soumettent des rapports de bugs, et qui, parfois, corrigent eux-mêmes leur
problèmes, et qui poussent Linux encore plus loin. Que ce soit de
l'informatique, de la politique, ou de la psychologie, je m'en fiche un peu.
> N'empêche que Linux et l'Open Source constitue une cause
> valable.
Ça résume bien ce que je viens de dire.
> *Sur l'utilité de faire une distro "québécoise" :
>
> Comme pour une structure formelle pour LQ, je considere que
> c'est une perte de temps mais respecte que certaine personne
> choisisse d'y consacré du temps.
Et pourquoi donc? Il y a trop d'overhead dans la décision des packages à
inclure dans une distribution? C'est une perte de temps de s'assurer qu'une
distribution supporte de clavier québécois ou ca_enhanced dès l'installation?
Et puis, nous n'avons pas seulement parlé de monter une distribution "from
scratch", mais aussi simplement de participer à une distribution existante
comme Debian. C'est d'ailleurs ce que Progeny a décidé de faire, lorsqu'elle
a cessé de travailler sur sa distribution. Ils trouvaient que c'était
beaucoup plus efficace et profitable de participer directement à Debian
qu'indirectement en travaillant sur une "branche".
> Je trouve aussi étrange que
> certaine personne puissent condamner le dédoublement d'effort
> que représente Gnome et KDE, mais approuver ce projet.
Oui, il y a un certain dédoublement d'efforts, et ça peut sembler étrange.
Mais comme tu l'as dit, Linux est un OS libre, où chacun choisit sa voie.
Gnome est basé sur la librairie GTK, qui est en C, alors que KDE utilise Qt,
qui est en C++. Il s'agit de deux langages de programmation, certes très
semblables, mais qui diffèrent dans la technique et la philosophie. Je trouve
doc normal que certains préfèrent développer sur Qt, alors que d'autres
préfèrent GTK. L'essentiel, c'est que les deux puissent coexister, et les
applications développées sur l'une complète ce qui manque sur l'autre.
> Une partie de mon travail actuel consiste à compiler, packager
> et tester des logiciels et à personnaliser des distributions
> pour certains usages spécifiques. Le travail que représente
> apporter des modification, mêmes mineure à une distro, est
> colossale, très porté à l'erreur et pas particulièment
> excitant. Je pense que n'importe qui veut monter une
> distribution devrait passer une petite fin de semaine (de trois
> jours, de préférences) sur "Linux From Scratch" pour se donner
> une idée du travail qui l'attend.
Monter une distribution, ce n'est pas un travail à faire en solitaire. Il
serait stupide de décourager les gens intéressés en leur montrant un énorme
massif rocheux à escalader, alors que l'escalade se fera par étapes, avec
l'aide de plusieurs personnes qui serviront de points d'encrage pour faire
monter les autres plus rapidement.
> Et non seulement le travail
> requis pour livrer un distributions est-il collossal mais ce
> n'est rien comparer à la tâche de la garder à jour et de la
> supporter.
Encore une fois, rien ne sert d'étirer la grosseur du massif rocheux. On
commence à bien connaître la dynamique de Linux: tu fabriques un outils pour
te gratter, puis tu laisses les autres utiliser cet outil. Si tu n'as plus le
temps d'améliorer ton outil suite aux propositions des autres personnes,
d'autres se porteront volontaires pour le faire à ta place, car même si ça ne
te gratte plus, d'autres ont probablement encore besoin de cet outil.
> Est-ce que j'ai une meilleur solution ? Bien sûr,
> j'en ai même quelque unes :
>
> - Participer à la traduction de Debian, ou d'une autre distro
> non-commerciale;
La traduction et le "testing", c'est l'affaire de tous. Par contre, pour ceux
qui ont un petit talent en programmation, ou un esprit aventureux, il y a
toujours le débuggage et le développement.
> - À la sortie d'une nouvelle version d'une distribution
> commerciale, remplir un rapport de bug pour chaque problème de
> localisation rencontré. Une personne qui le fait, ça n'auras pas
> d'impact. 150, peut-être que ca ferais bouger les choses.
Pourquoi une distribution commerciale? Pour augmenter le sentiment de se
faire exploiter? D'être une main-d'oeuvre gratuite pour une entreprise dont
le but est de faire de l'argent? (Organisation à but lucratif... ;)
> - Internationaliser et traduire des projet Open Source.
> SourceForge est remplie de projet écrit par des anglos qui ne
> demanderais certainement pas mieux que d'élargir leurs
> clientèles.
Bien sûr, mais ce n'est pas tout!
> Est-ce que je participerais à ces efforts ? Au risque de me
> faire traiter d'assimillé, je n'utilise que des logiciels en
> anglais et de la doc en anglais.
À voir que tu utilises des caractères diacritiques ("é", "à", "ç", etc.), tu
as certainement besoin d'un support minimal de ceux-ci...
> Les anglos disent "to scratch
> an itch" (gratter quand ca démange). Dans mon cas ça démange
> pas, désolé. Si ca vous démange, allez-y. Ce sera très
> instructif et la diversité constitue la grande force de Linux.
J'apprécie beaucoup ton support!
> C'est tout pour le moment. Contrairement à GP, j'ai une vie en
> dehors des newsgroup et j'ai déjà suffisament hypothéqué mon
> dimanche.
N'avais-tu pas rien à faire, de toutes façons?
Au plaisir de te rencontrer lors de la première réunion officielle
"non-officielle" de Linux-Québec-ou-à-peu-près!
Nicolas