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Slackware, l'aventure Mandrake, l'installfest
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- Subject: Slackware, l'aventure Mandrake, l'installfest
- From: (Gilles Pelletier)
- Date: Sun, 9 Sep 2001 15:31:28 -0400 (EDT)
Dernièrement, notre distingué collègue, le réputé sémiologue
Moulinneuf, nous suggérait l'url suivant afin de nous prouver la
popularité de Mandrake:
http://www.distrowatch.com/top.htm
À ce qu'il semble, la mesure de popularité ne serait basée que sur les
«Page Hits» sur le site. Mais, peu importe, Mandrake est certainement
une distribution populaire. Il n'y a qu'à demander ce qui se vend chez
Camelot, et la réponse fuse: Mandrake!
Et évidemment, Slackware, ça ne se vend pas: il n'y a pas une seule
copie de Slackware 8 en magasin, et probablement en ville. Pourtant,
Mandrake se classe devant SuSE chez distrowatch. Que faut-il conclure?
Que la T3 5000 connexions de Slackware doit être passablement occupée,
je suppose. (Et ça, c'est sans tenir compte des nombreux mirroirs.)
Il y a un petit bout de temps que je suis le développement de
Slackware, sous le leadership de l'irréductible Volkerding. Il y a ~
deux ans, la distro semblait sur le point de disparaître. Walnut Creek
avait été acheté par BSDi, et le nouveau distributeur semblait peu
enclin à encourager la compétition. Les revenus déclinaient
drastiquement.
Puis, Slackware 8 est sorti. Le bouquin qui vient avec la distro est
certainement bien adapté aux débutants: l'apprentissage se fait très
progressivement avec des exemples. J'imagine ce que ce sera avec
Slackware 8.1 !!! La compagnie a repris son souffle et, une fois
encore, l'idée même de s'inscrire à la Bourse ne semble pas flotter
dans l'air. ; ) On a affaire à une compagnie, mais, contrairement à ce
que certains criagnaient, Slackware n'a pas suivi le chemin Red Hat.
Le site n'est pas trop mal organisé. Il y a des groupes de discussion,
des mailing lists, et, si jamais le noyau installé ne veut pas booter,
Volkerding y va de quelques conseils dans des fichiers txt très
faciles à lire.
Sur alt.os.linux.slakware, les gens disent qu'ils ont essayé toutes
les distros, mais qu'ils sont revevus à Slackware, non pas parce que
c'est la plus clinquante des distros, mais «parce que ça marche».
Mieux encore, maintenant des débutants installent Slackware!
Là, j'ai été un tout petit peu surpris... jusqu'à ce que j'assiste à
une installation de Slackware. En fin de compte, on dirait bien qu'il
n'y a pas que Mandrake qui ait développé des outils pour
l'installation et l'administration.
Prenons Parted, par exemple. Bien sûr, on n'a pas droit à une belle
interface graphique à la Mandrake, mais seulement à la ligne de
commande. Seulement, au lieu de lire des pages et des pages de doc
comme avec Fips, il n'y a qu'à faire parted /?, à lire deux
paragraphes qui sont à la portée de quiconque a 100 de quotient --
c'est-à-dire que notre dévoué collègue M. y est presque! --, et puis,
ça prend deux minutes pour partitionner.
On comprendre tout de suite que la différence n'est pas entre Drakpart
(?) et Parted, mais entre Parted et Fips. L'interface graphique est un
enjolivement qui bousille parfois les choses, mais ça ne facilite pas
vraiment l'installation.
Il est probable que, un beau jour, quelqu'un décidera de faire une
belle interface pleines couleurs pour s'amuser. Juste pour dire, il se
développe même actuellement une interface graphique pour apt-get
(Feta, je crois). À partir de là, tout est possible.
xf86config s'occupe assez bien de la carte vidéo. Un petit script de
Slackware, je crois, s'occupe de la configuration de la carte de son,
Webadmin, de l'administration générale (création de comptes usagers,
par exemple) en mode graphique et même de l'installation du modem, si
je ne me trompe.
À peu près tous les outils avec lesquels Mandrake a fait tant de bruit
sont maintenant disponibles. Les interfaces graphiques ne sont pas
toujours au rendez-vous, mais on voit encore peu d'épitaphes avec la
mention «Il a utilisé une interface ascii».
C'est vrai, Slackware n'offre pas la facilité d'installation des rpm,
encore moins celle des deb. Mais, comme disait quelqu'un dernièrement,
«C'est quoi la passe? J'installe l'exécutable, je le démarre, je vois
ce qu'il manque, j'installe.»
En fin de compte, quelle est la différence la plus fondamentale? La
différence, c'est qu'alors que Mandrake est pris dans les griffes de
la finance, Slackware a les mains libres.
Il est bien charmant, ce Duval, mais il était bien jeune lorsqu'il a
connu le succès et je crains qu'il ne lui ait monté à la tête. L'idée
de tout écraser à coup d'argent, le principe «any money is good money»
risque d'être fatal à Mandrake. L'embauche de «prestigieux» dirigeants
américains pour leur «carnet d'adresses» aura aussi coûté cher à
l'entreprise.
Bientôt l'esbrouffe des interfaces graphiques retombera et on
découvrira que le magicien est nu. D'ailleurs, l'appel à la Bourse
pour un minuscule trois millions de dollars le prouve déjà. Quand on
joue le jeu Mandrake, que le clinquant coûte cher et qu'on vend à
perte, trois millions, c'est vite brûlé. Les actionnaires suivront-ils
pendant cinq ans, comme le voudraient les dirigeants de Mandrake,
avant de récolter de très hypothétiques profits? Les banques et les
compagnies d'investissement en ont eu assez, en tout cas...
Quant à moi, les récents déboires de Mandrake me confirment dans
l'opinion qu'avec Linux, le maquignonnage ne paie pas. L'aventure du
compilateur maison 2.96, où Mandrake a décidé de suivre Red Hat,
risque de n'être guère plus rentable.
Puisque messire Dagenais nous demande notre opinion sur l'installfest,
je pense que ce serait bien, pour une fois, d'en avoir une sans les
chapeaux rouges de mononcle Bob et le cliquant de Mandrake. On
pourrait comparer Slackware et Debian, par exemple, évaluer si la
commodité de apt-get vaut l'attente de huit à dix mois. Peut-être
certains pourraient-ils démontrer que l'installtion de Woody ou la
mise à jour de Potato est une affaire de rien? (Hum... ???) En tout
cas, je sais qu'il y a des gens ici -- fais-toi-en pas Nicolas, je ne
te nommerai pas -- qui peuvent installer Slackware les yeux fermés.
Après l'installation d'un desktop vraiment fonctionnel -- avec le
clavier CF, le fax, le graveur de CD, DSL, DHCP, modem, etc. --
quelques notions d'administration pourraient être données: liens
symboliques, compilation du noyau, ajouts d'usagers, sauvegardes,
cron, les mises à jour, etc.
Bien sûr, ceux qui préféreraient se faire installer Linux sur leur
ordi -- et ce pourrait évidemment aussi être Red Hat ou Mandrake --
pourraient le faire.
Il n'y a rien de très neuf dans cette proposition, je pense. Alors,
aura-t-on toujours droit aux chapeaux de mononcle Bob?
GP
--
La Masse Critique
Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.
Le sionisme est aujourd'hui aux juifs ce que le nazisme était aux Allemands chrétiens.
http://pages.infinit.net/mcrit/sionisme.html