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Le projet Marchildon: la procédure que je suggérais



Dernièrement, Nicolas Marchildon proposait de créer un didacticiel
hands-on. Pour décrire son projet, il faisait référence à un article
que j'ai écrit ici le 17 mai 2001:

http://linux-quebec.org/archives/general/msg02241.html

Toutefois, les derniers messages où j'expliquais ma méthode remontent
à il y a plus longtemps. Je me permets donc de la rappeler ici à
grands traits pour que Nicolas puisse faire référence à un message
plus explicite.

D'abord, choisir une distribution non-commerciale afin de pouvoir
faire des démonstrations lors des expositions. On comprendra que
Microsoft n'apprécierait pas particulièrement que le Comdex offre un
kiosque gratuitement pour faire une démo de Red Hat. Et puis, pourquoi
favoriser une distro commerciale plutôt qu'une autre?

Cela laisse donc le choix entre Debian et Slackware. Debian est sans
doute plus facile à installer. Par contre, chez Slackware, la
structure plus fermée fait qu'on s'enfarge moins dans les fleurs du
tapis. Personnellement, je serais plutôt en faveur de Debian, mais
Slackware est aussi un choix acceptable.

Par la suite, l'exposé suit le processus d'installation. Fatalement,
il commence ainsi:

Allumer l'ordinateur
Aussitôt, presser la touche Suppr (ou DEL)
Dans le BIOS, mettre le CD bootable.

Là, il se peut que le CD ne soit pas bootable. On a donc une exception
par rapport à la procédure la plus simple. Donc, faire un lien vers la
façon de créer des disquettes boot, soit à partir d'un système Linux,
soit avec rawrite à partir d'un système DOS.

Ensuite, on suppose qu'il y a de l'espace disqiue disponible et on
continue avec cfdisk. S'il n'y a pas d'espace disponible, faire un
lien vers FIPS.

Etc.  Si l'ordi ne peut supporter les dernières versions de GNOME et
KDE, faire un lien vers les window managers alternatifs, Midnight
Commander, etc.

L'exposé se développe donc à partir d'un axe central où l'unstallation
se fait avec le moins d'interventions possible. À chaque étape, il
faut dire tout ce qui est nécessaire, mais seulement ce qui est
nécessaire Ainsi, s'il faut se servir de vi pour modifier un fichier,
il suffit d'expliquer qu'il y a deux modes: command et insert, qu'on
entre dans vi dans le mode command et que :help donne toutes les
instructions nécessaires. RIEN DE PLUS.

Vers la fin: branchement à l'internet, le clavier cf, le scanner, le
fax, installation du logiciel chat, CD burner, (mais sans trop
expliquer comment les logiciels fonctionnent. Il faudra en choisir
dont l'utilisation est relativement intuitive), etc. On pourra créer
un petit shell script pour créer un recycle bin pour les effacements
faits au shell, par exemple, ou de petits programmes avec AWK, SED,
etc. Une brève introduction, faite dans une page liée au tronc
principal.

S'il y a des problèmes hardware, référer aux sites qui traitent de
cela. SuSE, par exemple, a une excellente base de données pour ce qui
est de la compatibilité. Autant que possible, le didacticiel en reste
aux principes généraux.

À la toute fin, on a un ordi équipé pour fonctionner selon ce que M.
Joe Windows désire. Il n'est pas question de SSH, de Samba, d'outils
de développeurs, etc.

Ensuite, Joe Windows veut créer son site.C'est le temps de parler des
permissions qu'il va donner au répertoire de ses textes
révolutionnaires... ou de ses pin-ups, destiné seulement à ses amis.

Là, Joe veut connecter l'ordi de sa femme au sien pour partager la
haute vitesse. Puis, celui des enfants, qui, pour les jeux, roule sous
Windows: Samba!

Puis, pour un peu plus de sécurité, un firewall.

Joe, qui se sent d'aplomb maintenant, veut s'installer un petit server
avec SSH. Il se lance dans la programmation. Puis, à la fin, qui n'en
sera jamais une, Joe roule un cluster de 10 000 ordis!

En d'autres mots, les choses dont il faut traiter se définissent au
fur et à mesure qu'on suit le cheminement de Joe. Ça ne sert à rien de
décrire ça d'avance. La première étape: le desktop. Ça semble un peu
morne comme projet, mais c'est par là qu'il faut commencer à se faire
la main. 

Au début, pour un groupe de travail, le mieux serait probablement de
se séparer en groupes restreints d'environ trois personnes selon la
proximité géographique et les affinités.. Que tout le monde se trouve
des CD de Debian ou Slackware et commence à décrire l'installation:
Sur le groupe de discussion, échanger les difficultés qu'on a
rencontrées, comment on les a résolues. Comparer la clarté des
différents textes produits et déterminer les compétences de chacun. Au
fur et à mesure que le projet se poursuivra, les groupes pourront se
séparer les tâches: les différents window managers, la connexion PPP,
le fax. Puis, le LAN, SAMBA, WINE, le firewall, les serveurs smtp,
nntp, http, ssh, etc.

En un mot, il suffit de suivre Joe Windows pas à pas, depuis le début
de sa quête linuxienne. Fatalement, la matière sur un même sujet se
trouvera disséminée tout au long du didacticiel. C'est ça , la
différence avec les HOWTO! Il faudra donc produire un indez. Et puis,
aussi incroyable que cela puisse sembler, il existera probablement
toujours des HOWTO, même après la rédaction de ce didacticiel : )

Sur certains sujets, il serait possible de mettre des ancres «A name»
à l'intérieur d'un exposé complet. Ainsi, pour l'éditeur vi, la
première ancre mènerait vers les deux modes et la commande help, les
autres vers des fonctions plus avancées non décrites dans l'aide.

Il ne sert à rien d'essayer de tout décrire le processus avant de
commencer. Il se définira de lui-même au fur et à mesure que le
didacticiel progressera. C'est en forgeant, qu'on devient forgeron.

Je souhaite toute la baraka possible au groupe linux-connaissances et
je suivrai leurs efforts avec un intérêt attentionné.

Gilles Pelletier
--
La Masse Critique
Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.

Le sionisme est aujourd'hui aux juifs ce que le nazisme était aux Allemands chrétiens.
http://pages.infinit.net/mcrit/sionisme.html