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Intéressant
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- Subject: Intéressant
- From: Jonathan <>
- Date: Tue, 19 Jun 2001 12:31:24 -0400 (EDT)
Logiciels libres : le double jeu de Microsoft enfin démasqué
Après les critiques de nombreux dirigeants de Microsoft contre les logiciels libres, une enquête du Wall Street Journal révèle que plusieurs produits ou services de la multinationale reposent sur du code libre "emprunté" aux développeurs indépendants.
Les emprunts de Microsoft ne concernent pas, il est vrai, le système d'exploitation Linux. Mais ce dernier, sans doute le plus populaire, n'est pas la seule alternative à Windows. C'est en effet FreeBSD, un autre OS moins répandu, qui semble avoir contribué aux versions récentes de Windows (notamment dans sa couche TCP/IP).
L'enquête du journal met surtout l'accent sur le service de messagerie Hotmail, dont de nombreux serveurs tournent toujours grâce à FreeBSD. Après avoir démenti la semaine dernière de telles allégations, Microsoft a dû revenir sur ses positions devant les preuves apportées par le Wall Street Journal.
Microsoft pris la main dans le sac
Trevor Johnson, développeur FreeBSD à LosAngeles, a ainsi pu démontrer, en utilisant des outils de scannage des serveursIP, que Hotmail était toujours supporté par un OSlibre: FreeBSD. Cette configuration était utilisée par Hotmail avant son rachat par Microsoft en1997. Depuis, Microsoft avait toujours prétendu qu'il avait migré toutes ses machines sous Windows ou en environnement propriétaire. Un mensonge qui, régulièrement répété, tenait lieu de discours officiel... jusqu'à l'intervention de TrevorJohnson la semaine dernière. Microsoft reconnaît désormais son imposture: FreeBSD est toujours en activité sur des machines qui gèrent le trafic à des fins publicitaires; il est également présent sur d'autres serveurs qui ont en charge certaines fonctions cruciales liées au réseau internet, comme le système de nommage (Domain Name System).
Comble de l'hypocrisie: un porte-parole (non identifié) de Microsoft, interrogé par le Wall Street Journal, a admis que cette solution s'était maintenue à cause de «la supériorité technique» de FreeBSD sur Windows. De graves avaries ont secoué les sites web de Microsoft en janvier dernier, et l'OS libre s'est avéré plus efficace, à tel point que le nombre de machines en bénéficiant a augmenté ces derniers mois chez Hotmail.
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
Stimulés par cette révélation, des fans de FreeBSD ont déniché d'autres morceaux de code de FreeBSD intégrés dans les produits Microsoft, dont le dernier OS en activité, Windows2000.
Microsoft s'attaque au modèle économique du code informatique libre qui, selon lui, met en péril la notion de propriété intellectuelle dans le monde du logiciel. Reste que sa critique porte plus sur la licence GPL, adoptée par tous les systèmes dérivés de Linux, que sur les avantages techniques que l'on peut tirer des logiciels libres. La licence GPL interdit en effet à quiconque, après avoir partagé son code, de se le réapproprier. La licence FreeBSD semble être plus souple, mais elle ne permet aucune réappropriation à des fins commerciales.
Très récemment, le numéro un de Microsoft Steve Ballmer a déclaré, tout en finesse, que Linux était «comme un cancer (sic) qui s'attache à tout ce qu'il touche». Même s'il est soutenu par d'autres éditeurs, ce discours agressif ne séduit guère. Surtout lorsqu'il émane d'une société qui ne reconnaît utiliser des logiciels libres que lorsqu'elle a le dos au mur, sans autre issue que l'aveu.