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Linux: bonne chance avec la philosophie anarchiste!



Bien des gens s'inquiètent du krach de Microsoft. Dans la dernière
année, la valeur de l'action a baissé de moitié! 

Effectivement, l'investisseur qui a acheté il y a un an se retrouve
dans ses petits souliers. Mais celui qui a acheté au début, en 1987,
est toujours mort de rire: les actions qui lui ont coûté 15¢ valent
aujourd'hui près de 62$.

Même en considérant la baisse actuelle, peu de compagnies ont connu
une courbe ascensionnelle aussi régulière que Microsoft:

http://finance.yahoo.com/q?s=MSFT&d=c&k=c1&a=v&p=s&t=my&l=on&z=m&q=l

Voici, à titre d'exemple, de quoi a l'air la courbe de VALinux -- une
compagnie qui, contrairement à Red Hat, n'est pas accusée de fraude --
comparativement à la courbe de Microsoft:

http://finance.yahoo.com/q?d=c&c=lnux&k=c1&t=my&s=msft&a=v&p=s&l=on&z=l&q=l

Comme on dit, une image vaut mille mots. Quand je disais que la
formation de compagnies et les introductions en Bourse étaient des
erreurs, c'est ce que je voulais dire.

Aujourd'hui, les compagnies qui se laisaient porter en corporate
welfare bums par la vague internet en assurant qu'elles allaient
fatalement finir par faire fortune un jour, se livrent aux activités
les plus extravagantes pour prouver qu'elles peuvent faire au moins
quelques sous. Elles finiront ainsi par détruire Linux.

Red Hat a sorti son stupide NetWork à mises-à-jour automatiques, une
version plutôt coûteuse de apt-get et Mandrake propose un forum payant
dont le concept a été »acheté« par l'acquisition d'une compagnie.
Gageons que ni Red Hat, ni Mandrake ne font fortune avec ces
«inventions».

Mais là où ça devient encore plus délicat, c'est quand ces deux mêmes
compagnies lancent leur propre compilateur construit à partir de la
version de développement 2.96. Nouveau compilateur signifie nouvelles
librairies. Il faudra recompiler le code en passant d'une distribution
à l'autre.

Il ne restera ensuite qu'à produire du code qui ne soit pas tout à
fait compatible ANSI pour que même la compilation devienne impossible
d'une distro à l'autre. Tout ouvert qu'il soit, le code ne pourra plus
être compilé qu'avec le compilateur propre à une distribution... à
moins de modifier le code! Cette tentavie de redevenir propriétaire
sera la fin de Linux, comme elle fut celle de Unix.

Avec les différences dans les arborescences, les différents
emplacements et la différente syntaxe des fichiers de configuration,
il faudra maintenant compter avec des logiciels incompatibles. Où
l'imagination des businessmen Linux style Bob Young et Gaël Duval
va-t-elle s'arrêter?

Quelqu'un racontait dernièrement qu'il avait perdu des heures à
découvrir qu'un fichier de configuration de Mandrake ne prenait qu'une
virgule entre chaque donnée alors que celui de Red Hat prenait un
espace et une virgule. Quand le client va découvrir qu'il paye pour
des conneries pareilles, j'ai bien peur qu'il réclame Windows 2000
dare-dare.

Restent bien sûr Debian et Slackware qui ne jouent pas à ce jeu. Quel
poucentage des compagnies roulent ces distributions? Y en a-t-il
seulement 1% ? Et chez les particuliers, y en a-t-il 10% ? 

Ces distributions ne comptent pour rien et, parce que rien n'est fait
pour y intéresser la base (1) , que leur documentation pour le
débutant est absolement pourrie, elles ne pourront pas empêcher le
déraillement.

(1) Depuis trois ans, il n'y a pas eu une seule installation publique
de ces deux distributions à Montraél. Un certain Fabien Niñoles qui
oeufs-vre à s'en arracher le coeur pour Debian en aurait apparemment
fait plusieurs en des temps immémoriaux. Mais comme l'adjectif
l'indique, personne en s'en souvient.

Alors que Microsoft a un système d'installation pour 2000, une version
de IE, de Outlook, de Word, etc. le monde Linux se perd en une
pléthore d'interfaces d'installation, de browsers, de traitement de
texte, etc. qui fonctionnent presque, qui sont à veille de fonctionner
à merveille.

Pour Microsoft, l'affaire des logiciels, elle est réglée depuis
longtemps. Maintenant, on pense au contenu et aux réseaux de
diffusion. Quand les browsers Linux seront vraiment prêts, tout ça
sera juste un tout petit peu plus compatible Microsoft. Alors on dira,
«Pourquoi ne pas faire un choix avisé?»

Pour plus de 90% des utilisateurs de Linux, Linux ne roule d'ailleurs
qu'en parallèle avec les logiciels Microsoft. Parce qu'il y a le
lecteur de DVD, la webcam, certains jeux, etc. qui ne roulent toujours
que sous MSFT... ou en tout cas, qui roulent sans se casser la tête.
C'est donc dire que, hors du monde des petites compagnies et des
petits FAI, Microsoft ne perd presque rien et que Linux demeure au
niveau d'une amusaillerie. En fait, ce sont surtout aux compétiteurs
de Microsoft, comme SUN, que Linux fait perdre leur clientèle.

Pendant ce temps, Gates et Allen investissent dans la fibre optique et
les satellites, acquièrent les banques d'images, les compagnies de
radio-télédiffusion, passent des ententes avec les banques,
participent aux compagnies de commerce électronique, etc. Allen, par
exemple, est un des principaux investisseurs dans Transmeta, où
travaille Linux Torvalds. Torvalds, il travaille pour Allen.

IBM aurait beau prétendre croire à Linux, ça ne changera strictement
rien à l'affaire. Il est reconnu que, tout au long de son histoire, au
niveau logiciel, IBM a eu un sacré don pour se mettre le doigt dans
l'oeil jusqu'au coude. 

D'ailleurs, on ne sait plus trop combien IBM songe à investir dans
Linux. Au début, on parlait de un milliard, puis de 1.3 milliard.
Dernièrement, il n'était plus question que de 300 millions sur trois
ans. Je pense qu'on en arrive à des chiffres plus réalistes... qui
seront peut-être révisés à la baisse l'an prochain.

À moins d'être complètement idiot, maintenant, la preuve est faite:
l'anarchie proposée par le monde Linux a mené à une perte effroyable
d'énergie. On vantait le «codeur», le vrai, celui qui participait.
Celui qui tâchait de réfléchir un peu au sens des actions passait pour
un songe-creux.

J'ai été un de ces songe-creux à qui on a reproché tous les vices.
Aujourd'hui, je roule toujours Windows 95 sur mon 486 parce que j'ai
des besoins modestes -- le freeware offert pour Windows me suffit
amplement -- et que je n'ai pas envie de rouler Linux en mode texte. 

Pendant deux ans, n'étant pas satisfait de la doc disponible, j'ai
proposé d'écrire un didacticiel à ma façon, très hands-on, pour peu
qu'on me fasse une installation de Debian vraiment fonctionnelle, avec
le clavier CF, le fax, un petit script pour que les fichiers effacés à
l'invite (prompt) se retrouvent dans un répertoire corbeille, plutôt
que dans les limbes lorsqu'ils sont effacés, etc. J'offrais facilement
dix heures de travail pour chaque heure consacrée à l'installation. Je
n'ai jamais eu droit à ça de la part des experts qui font que Debian
est toujours supposément en avance sur la compétition.

Malgré tout, comme je vais finir par changer d'ordi un de ces jours,
je me proposais d'installer Mandrake. J'avais entretenu un peu de
correspondance depuis les débuts de Mandrake avec Gaël Duval et, bien
que j'aie été très déçu par l'investissement d'une compagnie pourrie
comme AXA dans Mandrake, plus que déçu par le forum payant
MandrakeExpert, je tenais bon. Puis est arrivé l'affaire du
compilateur maison de Mandrake, basé sur le 2.96, un compilateur que,
au mieux, on réussira à rendre «backward compatible». Là, j'ai lâché,
la correspondance a pris fin. J'ai compris qu'adopter Mandrake, c'est
promouvoir la déchéance de l'esprit Linux.

Aujourd'hui, avec l'esprit
boy-scout-codeur-je-suis-taré-je-comprends-rien-à-rien-vive-les-howtos
qui règne dans la communauté, je me demande à quoi me servirait de me
fendre en quatre pour tâcher de récupérer mes signets, mon courel, mes
news dans Linux pour, selon toute probabilité, revenir à MSFT dans
quatre ou cinq ans. 

Et il y a Andidote, un correcteur grammatical qui bat 101 à plate
couture que je ne pourrai utiliser dans Linux... Et que valent les
remplacements de Eudora Professionnel dans Linux? Et the GIMP est
maintenant disponible pour Windows... Et, et, et... où sont les
avantages? Sauver 200$ sur Windows 2000? Je pense qu'en calculant son
temps au salaire minimum, cela constitue une sacrée économie!

Mais, ne vous en faites pas, je ne ferai pas qu'une partition sur mon
disque dur. Est-ce ainsi que vivra Linux?

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne chance avec votre
philosophie anarchiste.

GP
--
La Masse Critique
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Qu'est-ce que le sionisme?
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