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Je rends les armes
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- Subject: Je rends les armes
- From: (Gilles Pelletier)
- Date: Thu, 18 Jan 2001 21:31:15 GMT
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Je rends les armes, mais comme à l'accoutumée, puisque le monde Linux
nous laisse toujours l'alternative, voici la fausse mauvaise nouvelle
avant la vraie bonne nouvelle.
Il s'agit d'un article de Chet Dembeck intitulé «Has Linux Bubble
Burst?» Le monsieur ne semble pas avoir vraiment compris. Voici
quelques extraits de son article:
(...)
From the investor’s point of view, the Linux picture has been nothing
short of disastrous.
For example, share value in the once-mighty Red Hat has plummeted from
its 52-week high of $148 to around $7 per share. Similarly, VALinux
share price has fallen from a 52-week high of $179.25 to about $7 per
share. Meanwhile, Caldera - which never reached the heights of its two
rivals-is selling at about $2 per share, far off its 52-week high of
$33 per share.
Meanwhile, Linuxcare has postponed its anticipated IPO indefinitely
citing market conditions.
(...)
Although Red Hat in December beat analyst estimates for its third
quarter by a penny, the company still lost $900,000 on revenue of
$22.4 million. Additionally, it reported that although its Red Hat
network had 60,000 users, there wouldn’t be any revenue generated
until February 2001, when it ends the free trail period.
One has to question how successful Red Hat will be in charging these
users for something they have been used to getting for free.
(...)
If the often vilified Bill Gates proved one thing by making Windows
the most-widely used operating system in the world it is this: profit
motivates
http://www.ragingbull.altavista.com/cgi-bin/static.cgi/a=01-16-01.txt&d=articles/cyberstock
À cela, on pourrait ajouter que VA Linux est maintenant l'objet de
trois nouvelles poursuites pour des manoeuvres frauduleuses lors de
son introduction en Bourse, que Red Hat est réduit au rôle de
sous-contractant d'IBM, que les activités Linux de Corel seront
probablement vendues... une annonce qui a déjà fait mousser l'action!
Mais tout cela est sans importance, une simple fausse mauvaise
nouvelle, puisqu'ici, entre gens bien informés, nous savons que le
futur de Linux n'est pas du tout relié aux entreprises commerciales.
C'est d'ailleurs pourquoi j'ai proposé pour la dernière fois, il y a
deux semaines, de faire une installation Debian d'après les fichiers
de configuration.
Pour cela, j'avais fait appel à sept personnes:
Olivier Milette
Hugo Villeneuve
Charles Levert
Claude Dufour
Jacques Gélinas
Pascal Forget
Richard Bellavance
(J'aurais bien fait appel à notre grand expert Debian, el señor Fabian
Niñoles, mais, après toutes les démonstrations qu'ils nous a faites,
j'aurais craint d'exagérer. Et puis, qui sait, ce n'est peut-être pas
tout le monde qui a envie d'écouter quinze heures d'explications sur
vi. Ça risquerait d'allonger la démonstration...)
Si je donne maintenant les noms c'est que, n'ayant même pas reçu
d'accusé de réception de 5 d'entre eux, je veux m'assurer qu'il n'y
ait pas confusion, que le message est bien passé.
Après un rappel, j'ai eu deux réponses. L'un m'a dit que son club
d'aéromodélisme prenait tout son temps et je l'ai félicité pour son
sens des priorités. L'autre, qui m'a juré, il y déjà a un an, être
intéressé par la rédaction d'un didacticiel, qui, cet été, prétendait
être tout près de faire une installation de Debian en un tournemain,
qui, à ce qu'il me dit, y travaille depuis... déménage maintenant avec
sa blonde et, les études commençant bientôt, ne peut s'engager à faire
une installation d'ici un mois. Il me demande d'être «patient».
Mais faut-il vraiment des semaines à des gens qui jurent ne travailler
qu'avec Debian, ou, à tout le moins, Linux, pour faire une
installation de desktop? Il n'y a pas que le fun qui s'use... la
patience s'use aussi. C'est ainsi que j'en arriver enfin à la vraie
bonne nouvelle: je n'insisterai plus pour réaliser mes projets idiots.
C'est connu, dans le monde Linux, quand un projet ne se réalise pas,
c'est qu'il était superflu. Et ceux qui se réalisent n'accusent jamais
de retard: ils sont finis quand ils sont prêts. Point final.
C'est comme ça que Linux progresse à pas de géant, et que Microsoft
2000 -- dont, contrairement à NT, on entend bien peu dire de mal
depuis sa sortie -- coule pourtant à pic jusqu'à des profondeurs
abyssales. Steve Ballmer a bien raison de le souligner: Linux est
l'ennemi numéro 1, la seule puce sur le dos du boeuf.
C'est ainsi que les installfest continueront à se faire avec Red Hat
parce que mon'ncle Bob fournit les chapeaux et quelques contrats aux
savantissimes. C'est ainsi qu'au lieu d'expliquer le setuid en faisant
la configuration ppp, en démontrant comme il permet de faire partager
par l'usager une connection mise en place par root, on continuera à
faire la configuration en quelques clics grâce à Linuxconf ou quelque
autre bidule du genre et à proposer à l'usager d'apprendre le setuid à
partir des howto.
Quand j'étais jeune, on avait coutume de dire que la connaissance
était plus précieuse que l'argent parce que personne ne pouvait la
dérober. Mais l'aspect le plus fondamental de la connaissance, c'est
qu'elle est un don. On aurait beau remplir les écoles des plus savants
livres, si on ne montrait pas à lire aux élèves, ils ne leur
serviraient à rien.
C'est à peu près ce que la mesquinerie du monde Linux fait: ouvrir les
livres sans montrer à lire, organiser des démos bidon, qualifier de
«suits» les gens qui offrent un kiosque pour faire connaître Linux et
de simplement normal le fait qu'on puisse offrir des cours sur vi à
450$ l'heure.
Le raisonnement de Chet Dembeck tourne un peu court lorsqu'il se
termine par «profit motivates». Le profit n'est que la forme la plus
ostensible du pouvoir et il n'est certainement pas étranger au monde
Linux. La seule différence, c'est qu'au lieu de se faire sur le
logiciel, il se fait sur la connaissance du logiciel, sur le code.
Mais il y a tout de même un problème pour Linux. Dans le monde des
affaires, le pouvoir bien visible appelé argent permet d'exiger qu'il
soit partagé. (On ne compte pas le nombre de multi-millionnaires que
Microsoft a faits.) Les membres de la «communauté» Linux ne sont pas
moins avides de pouvoir, mais leur pouvoir invisible favorise le
chacun pour soi et rend vaine toute tentative de mettre sur pied un
projet vraiment bien structuré.
Dans un monde qui se déclare tellement «free», je m'étonne de ce que
tout le monde trouve si peu de «free time» pour partager la seule
chose qui importe, ce pain qui se divise indéfiniment pour nourrir
toute une foule et dont il reste finalement plus qu'il n'y en avait au
début.
Assez! Qu'on ne me dise plus que je me trompe, que l'important est que
le code soit ouvert et que seuls comptent les gens qui y travaillent
et y travailleront jusqu'à la fin des temps. Je salue l'incroyable
perspicacité, l'ouverture d'esprit et le sens critique du monde Linux!
Tous les événements récents (cf., le milliard d'IBM) concourrent à en
faire la démonstration, je suis le dernier des crétins.
Je rends les armes.
GP
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La Masse Critique
Le B'nai Brith: un mouvement de gauche?
http://pages.infinit.net/mcrit/michaud.html
Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.