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Re: emission "RDI a l'ecoute" du mardi 2 mai 2000



[email protected] (Jean-Hugues Roy) écrit :

> Il ne faut pas oublier que le caporal Gosselin et ses collègues ne 
> font qu'appliquer la loi. Ceux qui font et défont et refont les lois, 
> ce sont les *politiciens*. Et ceux qui influencent les politiciens, 
> c'est vous, les citoyens.

C'est vrai... enfin à un détail près.  Je crois que la GRC tente
également d'influencer l'opinion publique dans l'espoir qu'elle
influence à son tour les politiciens.  Dans une démocratie, ce sont
tous les citoyens qui décident.  Dans une démocratie en santé, un
nombre important de citoyens sont bien informés et en mesure de
prendre des décisions éclairées.  « Nous », les gens qui se tiennent
dans ce forum, sommes généralement bien éveillés aux problèmes
(techniques et sociaux) liés à l'informatique et à la réseautique.
« Nous », la population en général, ne le sommes pas nécessairement.

Il y a deux choses, parmi plusieurs, qui m'ont agacées dans ce qui a
été dit par le caporal Gosselin mardi soir.  L'une était une remarque
comparant un jeune de 15 ans et un diplômé universitaire, discréditant
en gros le premier en insistant sur son âge et sur la confiance qu'on
peut lui porter.  (Pour moi, la compétence et la confiance s'évaluent
directement par les accomplissements passés en lien direct avec ce qui
m'intéresse.)  Plus tard dans la discussion, il a un peu changé le
fusil d'épaule en rappelant que des universités avaient été impliquées
dans le processsus des attaques de sécurité récentes contre
d'importants sites web.

> Si vous ne voulez pas laisser les forces de l'ordre faire la pluie et 
> le beau temps et que vous souhaitez faire modifier la loi, il faut 
> que vous fassiez l'éducation des hommes et des femmes politiques. Du 
> lobbying, quoi! Qui pourrait être mené par des organismes comme 
> Linux-Québec, ou le nouveau chapitre de l'ISOC, par exemple. Je ne 
> connais aucun politicien en mesure de comprendre où en est rendu la 
> technologie aujourd'hui, alors que les policiers, eux, comprennent 
> très bien.

Oui, du lobbying, mais aussi de l'éducation du public at large (le 2e
« nous » plus haut) puisque nous sommes en démocratie.  Et c'est là
que les remarques semblant viser à discréditer à la fois les jeunes
trop compétents pour leur âge, puis les universitaires, prennent leur
importance.  D'une part, on fait d'abord peur au public pour chercher
son appui dans l'introduction de lois plus fortes ou plus
internationnales (mais surtout trop vagues et criminalisant des gestes
moralement corrects de tous les jours).  D'autre part, on inspire la
méfiance envers ceux dont on peut déjà prévoir qu'ils verraient le
problème et s'opposeraient naturellement à ces lois (un sous-ensemble
du 1er « nous » ci-dessus).

J'ai lu récemment (mais je n'arrive plus à trouver la référence) un
article où des représentants de l'ordre américains suggéraient
d'éliminer la nécessité d'avoir à obtenir des mandats de perquisition
dans le cas de crimes réseautiques car il leur fallait en obtenir un
dans chaque juridiction et il pouvait y en avoir des dizaines pour un
seul crime.  Je comprend le problème, mais ce genre de solution est
drastique.


Charles