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L'avocat du diable



[email protected] (Claude Fortier) écrivait/wrote:

>Gilles Pelletier a écrit :
>> Alors je me pose la même question ici. Est-ce que je ne suis pas en
>> train de perdre mon temps à discuter?

>J'me dis justement que si il y en a pas un qui fait l'avocat du diable,
>ben c'est signe que la communauté n'est pas dynamique.

Il ne suffit pas d'un avocat du diable pour faire une communauté
dynamique. On reconnaît une communauté dynamique à ce qu'elle
accomplit.

C'est sûr que, pour reprendre mon exemple, CAM avait »l'air« beaucoup
plus dynamique lorsque j'y étais. Seulement, il y avait les faits:
d'une part une administration qui ne voulait rien savoir de la
participation des membres, qui employait ses dégrèvement d'impôts à
offrir des mois à une cenne et, de l'autre côté, des membres qui n'en
demandaient pas plus. C'était l'impasse totale.

Mais, au moins, chez CAM, au pouvait mettre un nom sur les membres du
CA. Ici, il est absolument impossible d'identifier qui exactement
prend les décisions au nom de L-Q, d'éventuellement contester ces
décisions ou de suggérer d'autres orientations. Peut-on concevoir une
structure plus «Big Brother», plus paternaliste et condescendante que
celle-là? Est-ce qu'on s'en va vraiment quelque part comme ça?

Je comprends bien que L-Q refuse de s'empêtrer dans la paperasse,
seulement on peut constituer un CA sans être obligé de s'incorporer.
La seule différence, c'est que L-Q ne pourra pas émettre de reçus pour
fins d'impôt pour les dons. Mais L-Q compte-t-il tellement sur les
dons pour survivre?

À un moment donné, même les avocats du diable aiment bien voir les
choses avancer. Les groupes de discussion, c'est très bien. Seulement,
s'il ne servent que d'exutoire aux frustrations face à une structure
absolument inacceptable ou à entretenir de menus babillages sur les
mêmes maudits problèmes qui reviennent à tout bout de champ, il ne
servent absolument à rien.

Quand Charles Levert écrit «Les hautes attentes, c'est bien... tant
qu'on aide à les réaliser. (Faire de la paranoïa et du libelle, ça ne
compte pas.)» prend-t-il vraiment en ligne de compte le temps que j'ai
consacré à L-Q? Est-ce que vraiment mes efforts ne valent pas les
siens? Est-ce que les installfesses sont beaucoup plus rentables pour
Linux?

Quand on m'a dit «Écris-le, ton didacticiel!», je me suis mis à la
tâche. Seulement, je me suis rendu compte que plusieurs grands experts
fonctionnent au «trial and error» et qu'ils ne sont plus tout à fait
là quand vient le temps de mettre les points sur les «i». Alors, j'ai
dû passer des dizaines d'heures juste pour écrire quelques paragraphes
sur les partitions, lilo et le montage. Nulle part, ni dans les
livres, les howto, les faqs, les sites internet, je ne les ai trouvées
au complet.

Actuellement, j'ai des «problèmes de santé». Ça fait cinq semaines que
j'essaie de me relever d'un simple rhume qui n'a jamais nécessité
d'antibiotiques. Je passe des nuits de dix heures et je dois parfois
me recoucher l'après-midi parce que je ne tiens plus debout. Et alors
que je discute sur un forum que fréquentent apparemment les plus
bollés de Linux à Montréal, il faudrait que je continue à me payer
toute la doc jusqu'aux firewalls? 

D'un côté, on me dit que la philosophie de Linux, c'est «Do it!» De
l'autre, on me refuse depuis maintenant près d'un an(1) de faire une
installation nice and clean afin que je puisse continuer d'écrire le
didacticiel... parce que ça demanderait trop de temps! Plus que
Beowulf! Plus que RealTime Linux!

(1) «Un cours interactif en installant» date de mai 1999.

Qui a l'attitude de quelqu'un qui refuse de collaborer? Est-ce que,
contrairement à ce que m'ont dit plusieurs débutants, ce que j'écris
sur les partitons, lilo et le montage est si nul? Comment se fait-il
que ceux qui m'accusent de ne rien faire n'aient aucun commentaire
là-dessus?

Alors, ma question, c'est où va-t-on avec une communauté comme
celle-là, qui non seulement laisse l'occasion aux charlatans de
proposer des cours sur vi à $300 l'heure (en supposant des classes de
20 élèves), mais les laisser vanter en plus par de soi-disant
spécialistes sans dire un mot? Et si «l'avocat du diable» n'était pas
là, ça passerait comme de l'eau sur le dos d'un canard? Je m'excuse,
mais c'est révoltant!

Quant à moi, c'est ici comme chez CAM. Il y a des marins Do-ers qui
s'affairent et se crient des encouragement de la misaine au hunier,
mais RIEN de ce qui est vraiment fondamental ne se fait.

Linux aurait beau être le système le plus solide au monde, si le
contact n'est pas maintenu avec la base, si rien n'est mis en place
pour que les nouveaux arrivants s'y retrouvent rapidement, c'est perdu
d'avance. (On déduira au passage dans quelle impasse se dirigent selon
moi les caisses pop.) 

Quand on n'a pas affaire à des spécialistes comme chez les FAI, les
gens se disent comme à la SAQ «Merde! On va se passer des pseudos à
300$! S'il le faut, on rebootera! Tout le monde connaît l'interface
pour l'avoir utilisé à la maison et on va profiter de sacro-saintes
extensions Frontpage qui évitent d'écrire trois lignes de Perl.»

Alors, pour conclure, à un moment donné, l'avocat du diable se demande
si le bateau a quelque chance d'échapper aux récifs. À partir du
moment où il s'aperçoit que personne ne veut voir les récifs parce que
le bateau a le vent en poupe, il fait mieux de consacrer ses minces
énergies à d'autres projets.

>Personnellement, je trouve toujours cela intéressant de lire tes
>messages, mais aussi les réponses que tu reçois. 

Quelles réponses ai-je jamais reçues? Ai-je reçu une offre de
démonstration de Debian? As-tu jamais lu ici un seul mot de
commentaire sur mon didacticiel, même au moment où il y avait des
choses à corriger?

Tu trouves vraiment intéressant de me voir traiter de tous les noms
parce que, supposément, je ne fais rien? Moi pas. C'est vrai que je
suis bizarre...

>(Sauf peut-être lorsque
>tu te réponds à toi-même au sujet de la lenteur de Vidéotron...).

Que puis-je te dire? Il faut bien remettre les pendules à l'heure.
Actuellement, rien ne me permet de mettre en cause le serveur de
Vidéotron.

>C'est comme lire les éditoriaux et les opinions publiés dans Le Devoir,
>ça peut pas faire de mal!

Oui, ben, moi je ne les lis plus et je n'écris plus là non plus. Au
début, je me faisais une gloire d'avoir une lettre publiée par Le
Devoir. Aujourd'hui, je me dis que s'il veulent ma prose, ils n'ont
qu'à la payer. 

Il y a beaucoup de sujets dont je pourrais leur jaser: l'uranium
appauvri qu'on a employé en Irak et en Bosnie, les lavages de cerveau
organisés par McGill et le Royal Vic (altern.org/gipe/controle.html),
l'Aéropoorté (aerop.html), les supposées «réformes de l'éducation
(rep_pdr.html)... ou les «J'ai acheté la compagnie (CAM)» etc.

Bizarre, ça ne pas l'air de leur dire beaucoup de jaser de ça.
Z'aiment mieux commenter des déclarations des ministres. Alors j'écris
sur mon site. La lutte pour la liberté, c'est pas juste le logiciel
libre, c'est ça aussi. Et l'un ne va pas sans l'autre.

GP
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La Masse Critique
http://altern.org/gipe
Rencontrez Néfertiti, Einstein, Tocqueville, etc.