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Re: Unix vs NT
- To:
- Subject: Re: Unix vs NT
- From: Gilles Pelletier <>
- Date: Fri, 23 Apr 1999 23:46:36 -0400
-
References: <[email protected]>
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Éric Spérano disait:
>Gilles Pelletier wrote:
>> Et si on regardait simplement ce qui se passe autour de nous, si arrêtait de
>> prendre nos désirs pour des réalités, si on en remettait un peu plus, juste au
>> cas où?
>Ce que j'observe autour de moi, c'est que beaucoup de monde migre à NT pour ensuite
>revenir en arrière, c'est arrivé dans plusieurs banques au canada et aux états-unis.
Oui, mais comme tu le disais dans un message précédent: «les compagnies sont un peu pogné dans
le carcan, parce qu'une migration importante coûte cher et on n'en fait pas une à chaque année.» Et puis,
comme je le disais, il y a les promesses, les «Mentez, mentez, il en restera toujours». Et puis, il y a que,
quand il ne s'agit que de tenir des invemtaires comme à la SAQ, quand les informaticiens compétents
se font rares, NT est tout de même plus convivial. Quand tu reçois des données de satellites, t'as
vraiment intérêt à ce que ton système ne crashe pas trop souvent. S'il y a juste a rebooter et repasser
une commande à l'entrepôt, c'est pas bien grave.
Puis, il y a toute la machine économique, dont le fonctionnement est malheureusement beaucoup
moins logique qu'on croit, derrière NT. Tu te souviendras probablement que lorsque des destroyers
sont restés en rade parce que NT avait planté sur une division par zéro, le choix de NT n'a jamais
été remis en question par la marine américaine.
Et puis, n'oublie pas que la demande vient par en bas. Quand Jacques Gélinas dit qu'à lui seul, il peut
faire avec Linux le même boulot que 100 ingénieurs NT, je n'ai aucune peine à le croire. Seulement, un
beau jour, quelqu'un demande «Avez-vous les extensions NT?» et le chateau s'écroule.
Pendant que Gélinas installait Linux à l'école Trois-Soleils, M$ faisait des «dons» pour équiper toute la
Suisse avec ses produits. À l'école Trois-Soleils, ils ont appremment tout démoli ce que Gélinas avait
fait parce qu'ils avaient emprunté des fils pour monter le système. En Suisse, tu peux être sûr que ce
n'est pas demain la veille qu'une telle chose va se produire pour M$.
Pour reprendre un exemple boréal, pendant que Linux fait de la belle coupe au petit sciot, M$ fait de la
coupe à la grosse vacherie de machine. Ça coupe tout croche, mais grosso modo, ça coupe beaucoup.
Alors, moi, j'ai décidé de laisser Gélinas (l'auteur de Linuxconf, pour ceux qui ne situeraient pas le
personnage) à ses problèmes. C'est pas moi qui vais l'aider dans ce domaine. Pas tout de suite, en tout cas.
Tout ce que je veux faire valoir ici, c'est que "la base" ne suit pas Linux, que M$ travaille d'arrache-pied
pour imposer ses normes et que, si elle réussit, les jeux seront joués.
S'il y en a qui sont partants pour faire des tests sur des distributions, pour en choisir une facile à installer,
ou même, éventuellement, pour en faire une pour le Québec, moi, je veux bien écrire pour un projet comme
ça. Je pense que, quoi qu'il en soit du futur de NT, tout le monde aurait BEAUCOUP à gagner à cette expérience.
Si tout le monde pense que ce projet est idiot, bien n'en parlons plus. Ce n'est pas moi, avec mes maigres
connaissances en informatique, qui vais le pousser tout seul.
Mais je dis, attention, je ne me trompe pas souvent dans mes prédictions et, dans le cas présent, ma
prédiction est celle-ci: si on ne prend pas la base du marché dans l'année qui vient, Linux redeviendra une
bébelle de nerds. Si cela arrive, les conséquences pour la liberté des humains pour les décennies à venir
seront incalculables. Ce n'est pas un jeu, ce n'est pas une polémique, c'est une guerre pour la liberté. Et
pour gagner une guerre, il faut poser des gestes concrets.
GP